Dissolution de l’Assemblée nationale, dossier des détournements présumés de fonds alloués aux travaux de « 100 jours » et tension entre certains partisans de la coalition FCC-CACH, André-Alain Atundu a évoqué tous ces sujets lors de sa conférence de presse. Il a fustigé la position de certains membres de Cap pour le Changement (CACH) qui appellent à la dissolution de l’Assemblée nationale. Il estime qu'en cas de dissolution du Parlement, le président Tshisekedi risque de se retrouver dans une éventuelle majorité hétéroclite avec comme partenaires ses anciens alliés et adversaires aujourd'hui, par ailleurs concurrents et rivaux pour le leadership de ce "regroupement aléatoire".

Atundu pense qu’organiser des élections législatives pour donner au Président Félix Tshisekedi une majorité parlementaire n’est pas gagné d’avance. Il n'exclut pas donc la possibilité de voir le Front Commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila rafler de nouveau le plus de sièges possibles à l'Assemblée nationale et au Sénat. « Dans l'hypothèse des nouvelles élections, faudrait-il totalement écarter l'éventualité du renouvellement d'une majorité parlementaire en faveur du FCC ? En tout cas, certains observateurs avisés y croient et les politiques réalistes l'intègrent dans leurs calculs", a-t-il déclaré.

A en croire cet ancien ambassadeur, à l'état actuel, le chef de l'État Félix Antoine Tshisekedi n'a qu'un seul allié fiable et de taille : c’est la personne de Joseph Kabila Kabange. Il insiste sur le fait que la dissolution du Parlement a d’autres impératifs constitutionnels à respecter. Et dès lors, « il n'est pas indiqué de donner l'impression que le droit constitutionnel de dissoudre le Parlement ne répond à aucune exigence sauf à la volonté arbitraire du chef de l'État [...] Leur inconscience et leur légèreté sont une faute grave qui pourrait coûter cher au pays et à nos populations », prévient-il.

Lors de son séjour à Londres, le président Tshisekedi avait, au cours de son échange avec la diaspora congolaise réunie à Londres, évoqué l’hypothèse de dissoudre l'Assemblée nationale au cas où certaines personnes l'empêchaient d'accomplir sa mission, celle de servir le peuple congolais. Une déclaration qui avait suscité une levée des boucliers au sein de la plateforme de Joseph Kabila, le FCC.

Vent débout, Jeanine Mabunda, présidente de l’Assemblée nationale et proche de Joseph Kabila avait répliqué à son tour en agitant l’hypothèse de mettre en accusation le président Tshisekedi pour « haute trahison » si la procédure constitutionnelle de la dissolution de l’Assemblée nationale n’était pas respectée. Notamment celle de consulter au préalable les présidents de deux chambres du Parlement, à savoir : Alexis Thambwe Mwamba du Sénat et Jeanine Mabunda de l’Assemblée nationale.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)