Abordant l’aspect de l’éthique et de la moralité publique, le professeur Michel Bisa Kibul a été appelé à répondre aux questions de l’assistante sur ce sujet. Dans sa réplique, ce dernier a égratigné les 82 candidats députés nationaux dont les suffrages exprimés ont été invalidés par la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour, entre autre, fraude électorale, détention illicite des machines à voter, acte de vandalisme contre le matériel et agents de la CENI.

« La crise éthique est grave […] C’est encore plus grave lorsque c’est constaté au niveau de l’élite. La politique est la chose la plus sérieuse dans un État, tellement sérieuse qu’elle ne devrait pas rester entre les mains des amoraux, entre les mains des gens qui peuvent voler ou tricher. Ailleurs, plusieurs personnes qui ont disposé des machines à voter devraient se suicider », a déclaré le professeur Michel Bisa.

Cependant, ce dernier a rendu hommage au président de la CENI, Denis Kadima, pour avoir eu le courage de sanctionner les candidats présumés tricheurs.

« Il devrait y avoir des procès en flagrance. Mais il n’y en a pas eu. Heureusement que le président de la CENI a dû prendre des sanctions. Mais ça devait commencer dans les institutions de la justice. », a-t-il souhaité.

Michel Bisa encourage également des sanctions sociales contre les candidats députés qui ont volé des machines à voter pour s’offrir des suffrages illicites.

« C’est pourquoi moi j’ai félicité le président de la CENI. Les sanctions doivent aussi être sociales. Moi j’ai vu un enfant dans une université où j’enseigne, son papa avait fait un sextape, et un jour, la fille a été attrapée dans la douche voulant se suicider parce que son collègue l’avait rappelé que le sexe de son père avait circulé dans les réseaux sociaux », a-t-il rapporté.

Cet enseignant pense que les structures sociales, notamment la famille, l’éducation nationale et l’église devraient se remettre en question face à la crise de la moralité et de l’éthique que traverse la République démocratique du Congo.

Dido Nsapu