Au lendemain de l'annonce de Séoul, la Corée du Nord a confirmé avoir testé avec succès un "nouveau type" de missile balistique lancé par sous-marin, ont rapporté les médias d’État, mercredi 20 octobre.

L’armée sud-coréenne avait indiqué, mardi, que l’engin lancé était un missile balistique stratégique mer-sol (SLBM) tiré depuis Sinpo, dans l’est de la Corée du Nord, en direction de la mer. Le missile a parcouru environ 590 kilomètres à une altitude maximale d’environ 60 kilomètres, a déclaré une source à l’AFP.

L’arme est dotée de "nombreuses technologies avancées de contrôle et de guidage", selon l’agence de presse officielle nord-coréenne KCNA, qui affirme qu’elle a été tirée depuis le même sous-marin, le "8.24 Yongung", que celui utilisé par le pays lors de son premier essai de SLBM il y a cinq ans.

En 2016 et 2019, Pyongyang avait déjà procédé à deux lancements sous-marins, mais le Pentagone et des analystes estiment qu’ils ont été effectués depuis une plate-forme immergée.

Si le nouveau missile a bien été tiré d’un sous-marin en activité, cela marquerait une avancée technologique considérable pour l’arsenal nord-coréen, avec la possibilité d’un déploiement bien au-delà de la péninsule, et une capacité de seconde frappe en cas d’attaque sur ses bases militaires.

Ce test intervient au moment où les deux Corées, toujours techniquement en guerre, semblent lancées dans une course à l’armement et que le dialogue Washington-Pyongyang est à l’arrêt.

En septembre, Séoul a testé son premier SLBM, devenant l’un des rares pays doté de cette technologie avancée, et a dévoilé un missile de croisière hypersonique.

De son côté, Pyongyang a effectué récemment plusieurs tests, notamment un missile à longue portée, une arme tirée depuis un train et un missile présenté comme hypersonique.

La semaine dernière, une exposition consacrée à la défense a été l’occasion de présenter l’armement du pays, notamment un énorme missile balistique intercontinental (ICBM), dévoilé l’an passé lors d’un défilé militaire. Pyongyang affirme avoir besoin d’un tel arsenal pour se défendre contre une éventuelle invasion américaine.

Face à ce regain de tensions, le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies (ONU) tiendra, mercredi après-midi, une réunion d’urgence à huis clos sur la Corée du Nord, ont indiqué à l’AFP des diplomates. La session a été demandée par le Royaume-Uni et les États-Unis, rapportent les mêmes sources.

La Corée du Nord est frappée d’une série de sanctions par l’ONU car elle poursuit le développement d’armes nucléaires et de missiles balistiques en contrevenant à ses résolutions.

La Maison Blanche a souligné que le nouveau lancement était une menace qui ne faisait que souligner le besoin "urgent" de dialogue avec Pyongyang, mais aussi son engagement "inébranlable" à aider à défendre la Corée du Sud et le Japon.

Le Conseil national de la sécurité sud-coréen, réuni en urgence mardi, a également exhorté Pyongyang à reprendre le dialogue.

Gisèle Mbuyi / MMC Avec AFP


(GM/Yes)