Depuis plus de deux jours, des vives tensions sont observées au sein de l’UDPS, parti présidentiel. Certains cadres reprochent au tandem Kabund-Kabuya, respectivement président intérimaire de l’UDPS et Secrétaire général du parti, « la confiscation et le détournement des fonds » de cette formation politique. Dans une déclaration lue par le député national, Paul Tshilumbu, en présence de tous les membres du collectif, notamment Peter Kazadi et Jacquemain Shabani, ils chargent Jean-Marc Kabund de plusieurs griefs, notamment « le détournement des moyens tant matériels qu’humains de l’UDPS vers les structures non statutaires et les ambitions personnelles. Monsieur Jean-Marc s’est permis de dénaturer le logo sacré du Parti en faisant sa propre structure dénommée "Décision Finale" qu’il est en train d’implanter à travers tout le pays en lieu et place du Parti qu’il dirige », ont-il déclaré.

Pour le député Paul Tshilumbu, membre du collectif, c’est clair, le parti est en voie de liquidation. « Nous constatons une dérive dangereuse d’appropriation et de liquidation de cette œuvre nous léguée par notre héros national, Étienne Tshisekedi wa Mulumba », a-t-il pesté. Il constate que le rôle joué par Jean-Marc Kabund est illisible. Il « joue un rôle ambigu », a-t-il dénoncé. Cela « ne permet pas au parti de bien fonctionner comme une structure organisée et civilisée avec des objectifs clairs », a-t-il ajouté. Avant de faire observer ceci : « le peuple congolais perd tous les jours les espoirs qu’il avait placés en l’UDPS avec l’actuelle gestion du parti par Jean-Marc Kabund ».

De ce fait, ils sollicitent le retrait immédiat de l’incriminé de la tête du parti en vue de laisser le secrétaire général en faveur de qui lui-même avait choisi de se déporter, travailler avec d’autres composantes statutaires du parti pour l’organisation du Congrès dans le meilleur délai. Ces cadres accordent 72 heures à Kabund pour se retirer au risque de se voir traduit devant les cours et tribunaux pour les irrégularités lui reprochées.

Pour rappel, une vive tension s’était observée, jeudi 12 mars 2020, au siège de l’UDPS. Des « combattants » du parti ont brulé des pneus, suscitant l’intervention de la police qui a réagi avec jet des gaz lacrymogènes. Cette manifestation intervenait un jour après la publication d’un document signé par Jean-Marc Kabund, président intérimaire de l’UDPS, mettant en place un nouveau directoire de la Commission électorale permanente (CEP) du parti. Et, écartant de ce fait, Jacquemain Shabani – un des membres du collectif « Sauvons l’UDPS » – qui en exerçait les fonctions de président.

Depuis plusieurs mois, Jacquemain Shabani était en froid avec les nouvelles autorités du parti qui, selon lui, ont été placées à la tête du parti en « violation des textes ». Et pour lui, cette décision de le limoger de la tête de la CEP une « énième violation des textes du parti, qui devra être, selon lui, sanctionnée par une décision judiciaire pour l’édification de tous. »

Jacquemain Shabani estimait que cette mesure de Jean Marc Kabund frisait la légèreté. « Je reste convaincu que le parti ne peut pas être géré avec autant de légèreté et d’irresponsabilité. Aussi, j’estime que mon militantisme au sein de l’UDPS ne mérite pas de tels actes d’humiliations. », a-t-il déclaré en semaine.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)