Le 3 janvier dernier, 200 mille signatures ont été déposées sur la table du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi. Les pétitionnaires exigent la dissolution de l’Assemblée provinciale après la crise interinstitutionnelle qui s’est installée entre l’exécutif provincial et l’organe délibérant. D'après le coordonnateur de la pétition, Sylvain Agenorwoth, l'initiation de cette action est consécutive à la destitution du gouverneur Jean Bamanisa Saïdi par l'Assemblée provinciale de l'Ituri. Les pétitionnaires évoquent un retrait de confiance de la population aux élus provinciaux, après la crise déclenchée entre l’organe délibérant et le gouverneur.

Mais 5 jours après le dépôt de la pétition, l’Assemblée provinciale contrattaque. Cet organe promet, dans une mise au point, de demeurer le "digne" représentant dans la gestion de la province. Et cela, contre "vents et marées". Son président, Siméon Banga Tchome, qui signe cette mise au point, demande au chef de l'Etat, Félix Tshisekedi, d'adopter une attitude "responsable et juste" conformément aux lois en vigueur en RDC face à la pétition initiée pour obtenir la dissolution de son organe.

Pour le président de l’Assemblée provinciale de l’Ituri, il y a une confusion dans la démarche des pétitionnaires. "Cette confusion est expressément entretenue par les pétitionnaires pour induire le chef de l'Etat en erreur. Il n'y a pas de lien de causalité possible entre une pétition et la dissolution de l'Assemblée provinciale", explique Siméon Banga Tchome. Celui-ci qualifie d’"affirmation gratuite" le fait que la population ait retiré sa confiance à l’Assemblée provinciale. Doutant même de la véracité des signatures de la pétition. D'où, son appel à la mise en place d'une commission d'enquête pour vérifier l'authenticité des signatures.

Pour rappel, la crise entre les deux institutions provinciales a éclaté au lendemain d’une motion de défiance contre le gouverneur, Jean Bamanisa, jugée « irrégulière » par certains. Des voix se sont élevées pour dénoncer la « procédure » utilisée par l’Assemblée provinciale. Selon Africanews, des sources sures renseignent que l’auteur de la motion de défiance contre le gouverneur avait déposé son document lundi 18 novembre 2019 à 9 heures 44’, heure locale et seulement une heure après, soit 11 heures précises, que le document a été remis au gouverneur.

A en croire ces mêmes sources relayées par le même média, le chef de l’exécutif provincial a sollicité en vain, le report de la plénière au jeudi 21 novembre 2019, pour lui permettre de participer à la clôture de la première table ronde sur l’Energie électrique en Ituri. Ces assises étaient organisées du 19 au 20 novembre de la même année avec la participation d’au moins 37 entreprises et plus de 60 entrepreneurs venus d’ailleurs. Or, selon le règlement intérieur des Assemblées provinciales, poursuit la source, le bureau a 7 jours pour examiner une motion avant de la transmettre au concerné qui lui, a 15 jours pour répondre devant les élus.

Il peut même solliciter un report de la plénière tout en restant dans ce délai. Une procédure que l’Assemblée provinciale n’aurait pas respectée.

Dido Nsapu


(DN/PKF)