« A travers la mise en place de la couverture sanitaire universelle, le président de la République s'engage à rendre disponible et accessible, les services de planification familiale... Le gouvernement prendra des mesures adéquates nécessaires pour la réalisation des engagements pris par la RDC à Addis-Abeba en 2013 misant ainsi sur le Plan stratégique national à vision multisectorielle pour la planification familiale pour la période 2014-2020 », a déclaré, au nom du chef de l’Etat, le Vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde ce mardi 03 décembre à l’ouverture de la 4ème Conférence nationale pour le repositionnement de la planification familiale (4eCNRPF).

Pendant trois jours à Kinshasa, plus de 400 participants, représentant l’Etat congolais, le secteur privé, les organisations de la société civile et les partenaires techniques et financiers internationaux, vont débattre autour du thème : « Emergence de la RDC en 2030, place et rôle de la planification familiale ». Ils vont principalement aborder les questions de mobilisation de ressources et d’amélioration de l’accès aux services de planification familiale qui ont été identifiés comme des problèmes majeurs pour l’accélération de l’augmentation de la prévalence contraceptive moderne en RDC. Aussi, vont-ils identifier les perspectives de la planification familiale pour l’après 2020.

RDC « incompatible »

Selon, le Représentant résident du Fonds des Nations unies pour la population –UNFPA) Dr. Sennen Houton, le niveau actuel élevé de la fécondité en RDC est « incompatible » avec les exigences et aspirations de l’émergence du pays déclinées dans le programme du gouvernement.

La croissance démographique de la RDC est de plus de 3% l’an, l’un des taux les plus élevés au monde.

« La RDC doit poursuivre ses efforts visant à maîtriser la croissance démographique pour lutter efficacement contre la pauvreté et assurer la croissance inclusive et l’émergence du pays, résultat visionnaire du Plan national stratégique de développement (PNSD)… Aucun pays n’est sorti du sous-développement sans avoir maîtrisé la fécondité, sans transition démographique et capture effective du dividende démographique », a martelé Sennen Houton.

Aujourd’hui, le constat amer est que les partenaires extérieurs manifestent plus le besoin de financer les services de planification familiale que les Congolais eux-mêmes. Seulement 7% des fonds viennent des sources internes contre 93% des sources externes. Le vice-ministre de la Santé, Albert Mpeti, indique qu’il y a lieu d’intégrer les sociétés minières et brassicoles dans la contribution interne.

L’objectif 2020 sur le point d’être atteint

Le Plan stratégique national à vision multisectorielle pour la planification familiale pour la période 2014-2020 prévoit l’amélioration de la prévalence contraceptive moderne de 6.5% en 2013 à au moins 19% en 2020 et l’amélioration de l’accès et l’utilisation des méthodes contraceptives modernes à au moins 2. 1 millions de femmes additionnelles en 2020. Malgré que tous les partenaires réunis ne couvrent pas 20% des besoins en contraception, cet objectif est sur le point d’être atteint car le taux de prévalence contraceptive moderne se situe aujourd’hui à 18%. Mais depuis quatre ans, le gouvernement a du mal à honorer ses engagements financiers pour l’achat des méthodes contraceptives modernes malgré leur prévision dans la ligne budgétaire. Dans le budget 2020 sous examen à l’Assemblée nationale, ce besoin a été encore aligné. Reste à espérer que, cette fois-ci avec l’engagement du chef de l’Etat, le gouvernement tiendra parole.

Socrate Nsimba


(SNK/Yes)