Le ministre d’Etat en charge de l’Enseignement primaire, Secondaire et Technique, EPST, Willy Bakonga, a du pain sur la planche, après son entrée en fonction, de manière officielle, le lundi 9 septembre 2019.

Pour sa première rentrée en poste, il vient affronter pas mal de problèmes qui écument le secteur entre la volonté d’avancer ou, au contraire, donner sa langue au chat face aux nombreux obstacles dressés sur son parcours par certains gestionnaires d’établissements scolaires publics.

Au cours des réunions informelles tenues le samedi 2 novembre 2019 dans plusieurs écoles publiques à Kinshasa, des parents d’élèves ont attiré l’attention du ministre Bakonga sur des entraves dressées contre la mesure de la gratuité de l’enseignement de base.

Ils dénoncent les écoles qui ont convié les parents à payer entre 50.000 et 200 000 francs congolais sous le prétexte de couvrir les frais de transport et autres avantages que le gouvernement aurait du débloquer en faveur des enseignants nouvelles unités et aux non payés.

Ils ont en outre justifié cette demande par le fait que ces écoles faisaient face à de nombreux dysfonctionnements dus notamment au manque de matériels didactiques, pas de craie et autres fournitures scolaires.

Force a été de constater que la plupart desdites écoles sont allées jusqu’à refuser de rembourser les frais de motivation perçus auprès des parents, et font pression sur ceux n’ayant encore libéré ces frais de le faire d’urgence, au risque de voir leurs enfants chassés des salles de classe.

Comme si cela ne suffisait pas, ils ont profité de la situation des Non-payés (NP) et de Nouvelles Unités (NU) pour solliciter des frais indus auprès des parents.

Le cas patent est celui de l'école Bonsomi, dans la commune de Ndjili, où le Préfet a refusé de procéder au remboursement de frais scolaires payés par les parents pour les élèves des classes de 7ème  et 8ème année.

"Nous sommes surpris de constater le refus des autorités de rembourser nos acomptes de 260 USD et 280 USD payés à l'école. Le préfet nous dits les avoir utilisés pour l'acquisition des fournitures", s’est plaint Mme Lydie, parent d'un élève.

De son côté, le préfet de l'école Bonsomi confirme l'information et dit n'avoir rien reçu du Gouvernement pour préparer la rentrée scolaire. Le fonds reçus des parents a permis à l'école de réfectionner les bâtiments, payer quelques fournitures, a-t-il ajouté.

La même situation a été observée au Collège Don Bosco de Masina, quartier Petro Congo. Ici, plusieurs parents ont renseigné que les autorités de l'école n'ont même pas fait mention du remboursement des frais scolaires perçus auprès des parents.

En dépit de tous ces écueils érigés sous les pieds du ministre d’Etat de l’EPST, des mesures d’encadrements ont été envisagés, notamment la création à Kinshasa de l’Observatoire national pour la Surveillance et la consolidation de la gratuité de l’enseignement.

C’était le samedi 26 octobre 2019 à la Maison du Savoir, dans la commune Kasa-Vubu, en présence de centaines des professionnels de la craie venus de Kinshasa et des provinces. Le Coordonnateur de la Société civile de la RDC, Christopher Ngoyi Mutamba, était un des témoins de l’événement. La déclaration de naissance a été lue par Jean-Bosco Puna, Secrétaire général de Synecat et porte-parole de la synergie.

Cette structure d’encadrement des acquis de cette mesure s’est assignée entre autres missions d’observer l’application effective de la gratuité dans les écoles cibles ainsi que la matérialisation des promesses du gouvernement en la matière ; vulgariser les mesures d’accompagnement de la gratuité telles qu’édictées par l’autorité auprès des partenaires éducatifs (Enseignants –parents-élèves).

L’Observatoire est appelé également à sensibiliser tous les acteurs sur les frais à payer et ceux prohibés sur toute l’étendue du territoire national ; recevoir les plaintes des parents et des élèves pour les canaliser vers l’autorité ; plaider auprès du gouvernement en faveur de l’application des résolutions de la table ronde sur la gratuité tenue à Kinshasa du 22 au 24 aout 2019 ; veiller par des enquêtes de terrain à l’atteinte de la qualité des enseignements dispensés.

Raymond Okeseleke L.


(ROL/PKF)