Devant un parterre d’économistes et le chef de l’Etat nigérien, Mahamadou Issoufou ou encore l’ancien footballeur Samuel Eto’o fils, le président congolais Félix Tshisekedi a dénoncé les actes de xénophobie perpétrés depuis dimanche 1er septembre contre des étrangers africains, notamment congolais. "[…] C'était ici l'occasion vraiment de le préciser, par rapport aux événements malheureux, que vous connaissez tous, qui se passent en ce moment, en Afrique du Sud. Et que je dénonce avec fermeté…", a-t-il déclaré.

Bien avant sa réaction, la tension partie de Lubumbashi hier, jeudi 5 septembre, a gagné Kinshasa ce matin où des mouvements citoyens et d’autres jeunes congolais ont tenté de manifester devant l’ambassade de la République sud-africaine à Kinshasa. Ils ont été dissuadés par la police qui a positionné 3 de ses pick-up aux abords de la chancellerie, dans la commune de la Gombe.

Mais à Limete, dans l’Est de la ville, un shop de la société de télécommunication Vodacom (appartenant aux Sud-africains) avait été pris pour cible par certains jeunes manifestants. Le bâtiment a été partiellement incendié. Il en est de même au rond-point Magasin-Kintambo, dans la commune de Ngaliema (à l’Oust de Kinshasa), où un autre shop a failli être vandalisé par des Congolais.

Félix Tshisekedi a, dans le même discours, précisé qu’il n'est pas question de remettre en cause la présence des expatriés en République démocratique du Congo. Faisant savoir qu’en RD. Congo, « il est noté qu'environ 26.000 expatriés régulièrement inscrits auprès des services d'immigration contrôlent plus de 80% de l'industrie et du commerce formel et paient l'essentiel de l'impôt mobilisé par le pays. » Cette situation, poursuit le président congolais, "traduit l'insuffisante appropriation de l'économie par les nationaux. Mais que l'on soit clair, il ne s'agit nullement de remettre en cause la présence de ces expatriés qui sont les bienvenus dans notre pays", a-t-il tempéré.

Certaines sources annoncent même que le chef de l’Etat congolais, ensemble avec son homologue rwandais, Paul Kagame, vont annuler leur participation au forum économique prévu en Afrique du sud, à Cape Town.

Depuis le début de ces actes xénophobes, des sources policières sud-africaines annoncent une dizaine de morts et 180 présumés auteurs ont été arrêtés. Une situation qui a soulevé une indignation continentale. Provocant même la réaction de la commission de l’Union africaine.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)