Un rapport sombre qui démontre que malgré la forte croissance économique observée pendant cette période et, en dépit d’abondantes ressources naturelles que le pays regorge, la pauvreté reste généralisée en RDC.

Selon ce rapport, cette pauvreté a été favorisée par des nombreux conflits qui ont éclaté au pays dans les années 1990 et dont l’impact a été dévastateur sur l’économie et le niveau de vie de la population. Ainsi, la RDC contient le plus grand nombre de pauvres en Afrique subsaharienne après le Nigéria. A elle seule, elle héberge l’ensemble de populations pauvres de la Tanzanie, de l’Ethiopie et de Madagascar. Pour un pays qualifié de scandale géologique et dont les ressources humaines comptent parmi les mieux formées du continent, cette situation devrait interpeller l’élite surtout la classe dirigeante.

Félix Tshisekedi, dont l’avènement au pouvoir suscite beaucoup d’attente illustrée par le slogan « le peuple d’abord » a du pain sur la planche. Le rapport de la Banque mondiale propose cinq piliers sur lesquels doivent se baser les politiques pour renverser la tendance. Il s’agit de bâtir et renforcer les institutions légitimes, diversifier l’économie en privilégiant le secteur rural, améliorer la connectivité, libérer les potentiels des croissances des entreprises familiales, bâtir et améliorer les capitales humaines.

En effet, comme indiqué dans le Rapport sur le développement dans le monde 2011, l’échec des institutions est la contrainte de développement fondamentale. Plus la légitimité des institutions et de la gouvernance est faible dans un pays donné, plus la capacité de celui-ci à faire face à des tensions et à s’en remettre est faible, et par conséquent, plus il sera vulnérable à la violence et à l’instabilité. La solution consiste donc à renforcer les institutions légitimes et la gouvernance pour fournir aux citoyens sécurité, justice et opportunité de substance, souligne le rapport de la Banque mondiale.

La RDC a bâti sa croissance économique en utilisant comme principal moteur l’exploitation minière. Cette croissance n’a pas été inclusive. L’évaluation de la pauvreté a montré que la majorité des pauvres en RDC vivent dans les zones rurales. L’agriculture et le développement rural doivent donc être prioritaires lors de l’élaboration de politique visant à assurer des moyens de subsistances et la réduction de la pauvreté en RDC. Diversifier l’économie est donc une nécessité.

Par ailleurs, il sied d’améliorer la connectivité. Des investissements dans les infrastructures routières pour améliorer la connectivité et l’accès aux marchés augmenteront la consommation des ménages et réduiront la pauvreté en RDC.

Le secteur informel représente une source majeure d’emploi et offre des opportunités aux plus vulnérables, à savoir les plus pauvres, les femmes et les jeunes. Il serait possible de libérer leur potentiel en facilitant l’accès au crédit et en fournissant des programmes de formation pour améliorer leurs compétences managériales.

Enfin, le niveau de vie d’un pays est essentiellement déterminé par sa réussite dans le développement et l’utilisation des compétences, des connaissances, de la santé et des habitudes de sa population. L’éducation joue un rôle très important dans le développement du capital humain.

Théodore Ngangu Ilenda/MMC


(TN/Yes)