Les regrettés Simaro Lutumba et Alfred Liyolo. C’était par l’évocation d’un événement heureux que feu Me Liyolo Limbe commençait son message. Il y a d’abord eu cette photo qui le ramenait à un grand événement passé cinq ans plus tôt : le cinquantenaire de sa carrière professionnelle qui avait donné lieu à la « Semaine culturelle Liyolo » organisée à l’Académie des Beaux-arts en 2013.

Postée sur Facebook, le cliché est accompagné de cette légende du sculpteur qui laisse deviner son émotion du moment : « Lorsque Simaro nous faisait danser .... ici à la soirée célébrant mes 50 ans de carrière ».

En effet, le fond de la scène que l’on voit bien sur cette photo nous renseigne sur l’occasion de ce concert où Simaro a, d’ailleurs, sa guitare en bandoulière avec à ses côtés Manda Chante, celui à qui il a légué son orchestre l’an dernier.

Dans la suite de son message, Me Liyolo écrivait : « Condoléances à toute la famille biologique et artistique ! ». Mais il ne s’arrêtait pas là, émettant un vœu pour le défunt en de termes bien affectueux : « Paix à ton âme mon frère. Que la terre de nos ancêtres te soit douce et accueillante ». Ces quelques mots témoignent de l’attachement que le plasticien portait au musicien plus que la photo qui circule sur les réseaux sociaux depuis le décès du sculpteur. L’on y voit les deux artistes assis côte à côte, se tenant la main et échangeant, mieux le poète écoutant religieusement le sculpteur qui lui parle.Feu Simaro Lutumba prestant à la célébration des 50 ans de carrière du Me Liyolo

Il a peut-être fallu que les deux grands monuments de l’univers artistique et culturel du Congo meurent à deux jours d’intervalles, Simaro Lutumba le 30 mars et Liyolo Limbe le 1er avril, pour que l’on se rende compte qu’ils étaient si proches.

On savait le sculpteur très mélomane et admirateur du Grand Me Franco Luambo Makiadi dont il a, d’ailleurs, réalisé le monument à la Place des artistes, à quelques pas du mémorial dont le réaménagement date d’octobre 2015, mais pas de son guitariste, Simaro.

Dommage que le sort ne lui ait pas donné l’occasion de rendre hommage à « son frère » comme il savait mieux le faire, avec le bronze façonné de sa main.

Nioni Masela/Le Courrier de Kinshasa


(ROL/GW/Yes)