Par la même occasion, Luzolo avait adressé une lettre de dénonciation au Procureur général près la Cour de cassation pour ouvrir des enquêtes et établir les responsabilités. C’était le 22 février. Ici, l’ancien ministre de la Justice avait sonné le tocsin. Malheureusement, il n’a pas été écouté à temps, sinon le pays ne serait pas arrivé aux actes des violences en représailles aux élus de l’UDPS auxquels nous avons assistés le week-end dernier.

« Croyant aux valeurs éthiques et républicaines dans l'accès aux charges publiques et dans la gestion de celles-ci, je prends librement la décision de retirer ma candidature de l'élection sénatoriale », avait-il décidé. En retirant sa candidature et en saisissant les instances compétentes pour faits de corruption, Luzolo Bambi dont la notoriété dans la lutte contre la corruption n’est plus à démontrer, a voulu sauvegarder son honneur et éviter de tremper dans une pratique avilissante de monnayage des voix pour se faire élire.

En clair, la corruption que dénonce le Professeur Luzolo ne concernait pas les élections du 30 décembre 2018. Il s’agissait plutôt des élections actuelles des sénateurs et gouverneurs à travers le pays, dont la période pré-électorale se fait déjà caractériser par la corruption pratiquée à ciel ouvert. Luzolo Bambi n’est pas le seul à avoir abdiqué à la course aux sénatoriales. Adam Bombole Intole, Vidiye Tshimanga, Jolie Kenda et d'autres ont aussi retiré leurs candidatures pour la même cause. A la lumière des résultats provisoires de l’élection des sénateurs et la réaction violente de l’UDPS, Luzolo est un prophète dont la prédiction tend à se vérifier.

Octave Mukendi/Africa News


(TN/Rei/GW/Yes)