L’élection des sénateurs, prévue le samedi prochain est entouré d’une vaste entreprise de corruption. Aucune province, sur les 24 retenues par la Céni, n’est épargnée.

A Kinshasa, deux candidats sénateurs, à savoir Adam Bombole et Vidiye Tshimanga, avaient déjà désisté pour cause de corruption dans le chef des députés provinciaux. Luzolo Bambi dans le Kongo central a pris également la même décision. Finalement, c’est le Kasaï central pour entre en jeu.

Deux candidats sénateurs, en l’occurrence les professeurs Mabi Mulumba et Ambroise Kamukunyi, viennent de jeter l'éponge. Comme à Kinshasa et dans le Kongo central, ils évoquent la corruption généralisée qui entoure les élections des sénateurs.

Evariste Mabi Mulumba a officiellement retiré sa candidature comme sénateur pour le compte de la province du Kasaï central. Il a déposé sa lettre adressée à Corneille Nangaa, président de la CENI, hier mercredi 13 mars rapporte le site d’infos en ligne, actualité.cd.

« Ma décision est motivée par le scandaleux monnayage des voix des députés provinciaux allant jusqu’à 30 000 dollars américains par électeur (...). Il n’est pas acceptable qu’une chambre parlementaire prestigieuse comme le Sénat soit discréditée par un mode électoral perméable à la corruption de façon aussi notoire », a-t-il dit dans sa correspondance.

Par sa démission, il dit vouloir alerter la CENI. « Cette dénonciation de la corruption devra inviter la CENI à redoubler de vigilance pour prendre des mesures idoines pour crédibiliser la suite du processus électoral », a-t-il expliqué.

A l’instar de Mabi Mulumba, on apprend également que son collègue, le professeur Ambroise Kamukunyi, également candidat sénateur dans le Kasaï central, vient de se retirer de la course pour les mêmes raisons. Comme Mabi, Kamukunyi se dit indigné de la grande corruption 
qui entoure ces élections.

Tout récemment, le procureur général de la République a tenté d'alerter le président de la Céni sur la grande corruption qui entourait les élections indirectes que la Céni s'apprête à organiser dans les 24 assemblées provinciales de la RDC. Dans sa lettre, le PGR sollicitait le report des élections des sénateurs et des gouverneurs des provinces, promettant de mobiliser ses services pour établir les faits. Malheureusement, sa demande n'a pas trouvé gain de cause à la Céni qui, en revanche, a maintenu les dates des scrutins des sénateurs et des gouverneurs, respectivement pour les 16 mars et 26 mars prochains.

Avec toutes ces dénonciations, la prochaine chambre haute du Parlement ne sera pas constituée des sages, comme à l'accoutumée, mais plutôt des gens trempés jusqu'au cou dans la corruption. C'est tout l'honneur du Sénat qui est jeté en pâture.

Le Potentiel


(TN/Rei/GW/Yes)