Après la publication des résultats provisoires des élections en République démocratique du Congo, le président de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), Edgar Lungu, appelle à un gouvernement d'union nationale en RDC pour restaurer la confiance. Le président zambien dit s’exprimer au nom de l'ensemble de la Communauté des Etats d’Afrique Australe, alors qu'une mission d’observation de la même institution sous régionale travaille à Kinshasa et n'a pas encore livré son rapport final. Il se dit également favorable à un recomptage des voix. Pour le président zambien, a en croire Rfi qui donne cette information, la solution en RDC passe avant tout par « un accord politique négocié » entre toutes les parties. Un tel accord permettrait, selon Edgar Lungu de remédier « aux vives contestations » exprimées par plusieurs acteurs sur les résultats provisoires de la présidentielle. Il encourage ainsi toutes les parties prenantes à s’entendre pour former » un gouvernement d'union nationale ». Le président zambien estime que cette option permettrait de « renforcer la confiance, de créer des ponts et de renforcer le processus électoral ».

Il rappelle que par le passée les arrangements similaires ont été trouvés «  avec succès », selon lui, et cite notamment l’Afrique du Sud, le Zimbabwe et le Kenya. Il dit en avoir déjà parlé aux dirigeants de la SADC et de la CIRGL, l'organisation sous-régionale des pays des Grands lacs, mais aussi à l’opposant Félix Tshisekedi, déclaré vainqueur de la présidentielle par la CENI, ainsi qu’à « d’autres parties prenantes congolaises à l’intérieur et à l’extérieur du pays», sans plus de précisions. Dans le même temps et alors que le candidat Martin Fayulu qui conteste la victoire de Félix Tshisekedi a déposé, samedi, un recours devant un «  recomptage des voix » qui permettrait de « rassurer à la fois les vainqueurs et les perdants ». Ainsi, la SADC exhorte les autorités congolaises à « dissiper rapidement tous les doutes » qui pourraient « saper les élections » et constituer « un danger pour la paix et la stabilité du pays ». « Il est impératif qu’à ce moment crucial, les dirigeants politiques de RDC s’engagent à ne pas accroitre davantage les tensions », estime-t-il.

Un communiqué douteux ? 

Le communiqué de la SADC a été apprécié différemment par les parties prenantes. Du côté de la coalition du président Joseph Kabila justement, on accueille ce communiqué avec scepticisme. «  Nous sommes toujours en train de vérifier » son « authenticité », expliquait dimanche soir Kodjo Ndukuma, l’un des porte-parole du FCC. Notant que le document était signé par le conseiller aux relations publiques du président zambien plutôt que par la Namibie, actuellement à la tête de la SADC. Sur le fond, le porte-parole répond tout de même que le contentieux électoral est du ressort de la Cour constitutionnelle, une Cour, précise-t-il, sur laquelle «  ni les coalitions politiques ni les autorités étrangères ne devraient appliquer une quelconque injonction ».

Du côté de la coalition CASH de Félix Tshisekedi, renseigne notre source, on minimise la portée de cette déclaration. Vidye Tshimanga Tshipanda, porte-parole de Félix Tshisekedi, note lui aussi que ce document est signe d'un conseiller du président zambien et, pour lui, il n’engage donc pas toute l’institution. Une demande inédite au sein de la SADC, souligne la chercheuse Stéphanie Wolters, qui émet cependant des doutes sur la faisabilité de ces recommandations. Qu'à cela ne tienne, si le politique Edgar Lungu a parlé au nom de la SADC, nombreux sont ceux-là qui veulent attendre les conclusions de la mission d’observation déployée en République démocratique du Congo.

JMNK/L’Avenir 


(ROL/Milor/GW/Yes)