« C'était la première occupation de venir me présenter au ministère de la Justice et faire une visite de courtoisie. Mais effectivement vue la situation en termes de justice et l'appui de longue date que l'Union européenne apporte au ministère de la Justice, on a pu entrer au-delà de la courtoisie. On a pu entrer dans des sujets d'intérêts communs. Déjà, je voudrais réitérer que notre appui et notre accompagnement au secteur de la justice de la République  Démocratique du Congo datent depuis de longues années » , a déclaré Nicolas Berlanga Martinez.

Et d'ajouter :

« Actuellement, on est en train de mettre en œuvre un grand projet d'appui à la justice avec 35 millions d'euros. C’est un projet très diversifié dans ses actions. Il y a des actions liées aux infrastructures et au renforcement. Il y a aussi des actions liées aux réformes législatives. Donc, notre idée c'est de continuer cet appui pas seulement avec les projets actuels mais sinon c'est un engagement des longues dates et nous saluons les progrès.

Nous travaillons ensemble aussi pour indiquer où se trouvent les faiblesses pour pouvoir continuer notre travail. Je viens de noter là l'engagement de Mme la ministre d'Etat, ministre de la Justice en faveur de la justice et continuer le processus des réformes de faire une justice beaucoup plus robuste et indépendante ».

« On a parlé de la situation à l'est du pays aussi évidemment on a parlé de la levée du moratoire sur la peine de mort. On a de grandes différences par rapport  à l'interprétation de cette levée de moratoire et je dois dire que les débats et le dialogue ont été très fructueux, très généreux des deux côtés et nous avons décidé de continuer ce dialogue dans les prochaines semaines. Je ne pense pas que l'Union européenne ait une idée préconçue de comment devrait se faire la justice en République Démocratique du Congo.

Nous avons toujours privilégié l'accompagnement. Ce sont des autorités  de la République Démocratique du Congo qui conduisent le processus de la réforme de la justice. Pour l'Union européenne, ce qui est important c'est de voir et de tester régulièrement cet engagement en faveur de réforme et je dois dire que ma rencontre avec la ministre d’Etat, ministre de la Justice m'a confirmé de nouveau cet engagement.

Il y a de moins en moins des pays qui appliquent la peine de mort. Et certainement sur le sol européen, aucun pays n'applique la peine de mort. Du point de vue moral, nous sommes contre l'application de la peine de mort mais aussi du point de vue scientifique toutes les études montrent que l'effet dissuasif de la peine de mort est presque nul.

Donc, nous encourageons les autorités de la République Démocratique du Congo, nous montrons notre soutien et notre appui pour utiliser d'autres moyens que la peine de mort justement pour lutter contre l'impunité qui perdure dans l'est de la République Démocratique du Congo », a conclu le diplomate européen.

Gisèle Tshijuka