Alors que le Rwanda écume les salons diplomatiques pour s’opposer au soutien politique et financier des troupes de la SADC déployées dans l’Est de la République démocratique du Congo au motif que cela éloignerait la RDC des résolutions diplomatiques à ce conflit, l’Union africaine a balayé ces arguments en apportant son soutien à la force régionale de l’Afrique australe. A travers son Conseil de paix et de sécurité, l’UA a approuvé le déploiement de SAMIDRC dans l’Est de la RD Congo.
   
« Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA (…) approuve le déploiement de la SAMIDRC dans l’Est de la RDC et demande à la Commission de l’UA de mobiliser le soutien nécessaire à la SAMIDRC, y compris auprès de la Facilité de réserve de crise du Fonds pour la Paix de l’UA », peut-on lire dans le communiqué rendu public le 9 mars dernier.

Il a été demandé également, dans ce document, à cette Commission « d’accélérer le transfert de l’équipement donné à la SADC, qui se trouve toujours à la Base logistique continentale de l’UA à Douala, au Cameroun, afin de soutenir les efforts visant à assurer une mise en œuvre efficace du mandat du SAMIDRC ».

Par ailleurs, cette instance de l’Union africaine s’est déclarée «profondément préoccupée par la résurgence du Mouvement du 23 mars (M23) dans l’Est de la RDC », avant de «condamner fermement» les violations des droits de l’homme commises par ces forces négatives soutenues par le Rwanda. Le Conseil a, à cet effet, rappelé « l’engagement indéfectible de l’UA à respecter la souveraineté, l’unité et l’intégrité territoriale de la RDC ».

Il sied de noter que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a rendu hommage, dans son communiqué, « aux Pays contributeurs de troupes (TCC) de la SAMIDRC, à savoir l’Afrique du Sud, le Malawi et la Tanzanie, pour leur engagement à promouvoir la paix, la sécurité et la stabilité dans la région ».

Le Rwanda s’est également opposé, devant le Conseil de sécurité des Nations Unies, au soutien de la MONUSCO à la force régionale de la SADC. Au niveau de l’Union africaine, son chef de la diplomatie avait indiqué que le soutien à la force régionale de la SADC ne peut qu’« exacerber le conflit ». « La SAMIDRC, en tant que force offensive en coalition avec ces éléments, ne peut pas se substituer à un processus politique qui a été bloqué par le gouvernement de la RDC. Par conséquent, l'Union africaine est invitée à ne pas "autoriser" ou financer la SAMIDRC », avait écrit le ministre rwandais. Une position rwandaise qui a été désillusionnée après le soutien de l’organe panafricain à cette force.

Dido Nsapu