D’entrée de jeu, le diplomate serbe a fait un survol du passé pour éclairer l’opinion sur la situation actuelle, caractérisée notamment par la décision des autorités albanaises interdisant la circulation routière des camions transportant la marchandise de la Serbie centrale au Kosovo. Cette interdiction a eu comme conséquence, la pénurie alimentaire et le manque des médicaments dans les hôpitaux serbes de la province.

L’ambassadeur Miroljub Jevtic a rappelé que la Serbie est reconnue par l’ONU comme un Etat souverain avec Kosovo comme l’une de ses provinces. La charte de l’ONU, dont Belgrade est signataire, reconnait seulement les Etats qui ont été reconnus par l’Assemblée générale des Nations unies, ce qui n’est pas le cas pour le Kosovo.

Cependant, avec l’appui de trois pays de l’Otan membres du Conseil de sécurité, les USA, la France et la Grande-Bretagne, le Kosovo s’était autoproclamé pays indépendant. Ces trois membres du conseil de sécurité ont ainsi foulé au pied le droit international, et ont soutenu l’insurrection militaire de Kosovo en se rangeant à ses côtés.

En effet, l’Otan s’est mise aux côtés des rebelles albanais et a attaqué la Serbie violant le droit international. Jamais une action militaire de grande envergure n’a été menée en Europe de la sorte depuis la 2ème guerre mondiale. Selon le diplomate serbe, cette attaque était plus importante que ce qui se passe en Ukraine.

Le 24 mars 1999, la Serbie impuissante a été bombardée sans arrêt pendant 4 mois avec comme conséquence la mort des civils paisibles, la destruction des ponts, des chemins de fer etc. Fortement diminuée, la Serbie a dû accepter les pourparlers avec l’Otan.

Le statut du Kosovo déterminé par la résolution 1244

La résolution 1244 de l’ONU a contraint l’armée serbe à quitter le Kosovo. Cependant, la même résolution a garanti l’intégrité territoriale de la Serbie incluant le Kosovo comme province.

Malheureusement en 2008, les trois pays membres de l’Otan cités ci-haut, se sont alignés pour l’indépendance de Kosovo. La Russie et la Chine se sont abstenues de les suivre dans cette démarche, reconnaissant seulement la résolution 1244. Malgré les efforts consentis par le triumvirat USA, Grande-Bretagne et la France pour convaincre tous les pays à connaître l’indépendance de Kosovo, beaucoup de pays ont refusé de reconnaître cette indépendance, évitant ainsi de créer un précédent fâcheux. C’est notamment le cas de la RDC et beaucoup de pays de l’Union européenne.

La crise actuelle au Kosovo

Selon l’ambassadeur serbe, la crise s’est exacerbée suite aux élections municipales organisées il y 4 mois. Les Serbes habitant Kosovo ont boycotté ces élections. Ils ont commencé à protester demandant à ce que les autorités albanaises reconnaissent leur droit.

Le diplomate serbe a rappelé que ¾ de la population serbe a été chassée par les Albanais, donnant lieu à un nettoyage ethnique incroyablement grand. Bon nombre de serbes avaient été tués, les femmes violées, des églises chrétiennes détruites et des cimetières profanés.

Les Serbes, qui ont survécu vivent dans 4 communes au Nord du Kosovo et dans certains enclaves dans Kosovo entier, ont préservé une certaine autonomie par rapport aux autorités albanaises. Ces dernières envoient des unités pour terroriser les Serbes et les pousser à quitter le Kosovo en créant des conditions intenables. Les Serbes ont protesté et ont réclamé leurs droits.

En réaction, les autorités albanaises ont interdit la circulation routière des camions transportant des marchandises de la Serbie centrale au Kosovo.

Au sujet de ces élections municipales, pour la première fois les USA ont fait savoir aux autorités albanaises qu’elles étaient illégitimes et qu’il fallait les organisées avec les Serbes.