A Nyakakoma, dans le territoire de Rutshuru, situé dans la province du Nord-Kivu, 12 pécheurs ont été arrêtés depuis le 16 juillet dernier par des marins ougandais. Ils ont été interceptés par des maris ougandais dans les eaux territoriales, aux larges de Nyakakoma, vers la frontière entre la RDC et l’Ouganda.

Ils ont été conduits dans une prison ougandaise de Katwe, une maison carcérale qui est située dans la capitale ougandaise, à Kampala. Selon les sources des comités des pêcheurs du lac Edouard, les victimes ont été interceptées par les marins ougandais dans la zone frontalière entre les deux pays aux larges de Nyakakoma.  Ces marins ougandais ont également saisi quatre pirogues appartenant à ces 12 pêcheurs. Ils les accuseraient d’avoir exercé des activités de pêche dans les eaux territoriales ougandaises en violation de la loi.

Ces arrestations sont fréquentes dans ces territoriales dont la frontière maritime n’est pas clairement délimitée. Le 4 juillet dernier, 12 autres pécheurs avaient été arrêtés par la même marine avec leurs 4 pirogues. "Ce 4 juillet, l'armée ougandaise vient encore d'arrêter 12 Congolais. Quatre pirogues et 4 moteurs [hors bord] ont aussi été saisis. Ils sont maintenant conduits à la Cour dite Justice où ils sont incarcérés. Nous constatons que ces militaires ougandais font maintenant de ces arrestations, un fonds de commerce", avait dénoncé Mbusa Kavasya Noé, président du comité des pêcheurs de Kyavinyonge, le 5 juillet dernier.

Désormais, ces arrestations portent à 50 le nombre de pécheurs incarcérés par l’Ouganda. Comme solution à ces arrestations devenues récurrentes, la Fédération des comités des pêcheurs individuels du lac Edouard (FECOPEILE), demande au gouvernement congolais d’initier l’opération de balisage des limites frontières sur le lac Edouard, entre la RDC et l’Ouganda.

Plusieurs bavures sont rapportées dans la lisière lacustre entre les deux pays. Des pécheurs congolais accusent régulièrement, de leur côté, les marins ougandais de tracasserie. En septembre 2018, 4 corps des pécheurs congolais avaient été retrouvés ligotés dans la frontière entre les deux pays. "Ces pêcheurs sont partis sur le lac depuis vendredi et n'étaient pas de retour. C'est hier (mardi) que nous avons vu leurs corps calcinés et ligotés flotter sur le lac", avait rapporté à l'AFP, Jonas Kataliko, à l’époque président de l'Association des pêcheurs de Kyavinyonge dans la province du Nord-Kivu.

Dido Nsapu


(DN/PKF)