« S’agissant des préparatifs des élections qui pointent à l’horizon 2023, notre souhait est que le moment venu le gouvernement dégage des moyens conséquents pour leur effectivité et pour l’organisation préalable du recensement tant attendu », a déclaré lundi 28 juin, le président du Sénat dans son discours de clôture de la session ordinaire de mars.

Pour lui, la CENI doit présenter un calendrier où la priorité sera accordée à l’organisation des élections locales pour, dit-il, rendre effective la décentralisation, socle du développement dans les entités locales.

« Il ne faut pas que les Congolais se posent toujours la question de savoir pourquoi les processus électoraux de 2006, 2011 et 2018 n’ont pas abouti à l’organisation des élections locales pourtant prévues dans le calendrier de la CENI. Il faut que nous revenions à la légalité en cette matière », a renchéri le successeur d’Alexis Thambwe Mwamba.

Depuis 1984, la RDC n’a jamais organisé de recensement général et scientifique de sa population qui manque aujourd’hui des cartes d’identité. De l’avis des experts, l’organisation d’un recensement administratif en RDC prendrait au minimum trois ans.

A deux ans du délai constitutionnel de l’organisation des élections présidentielle et législatives, il serait alors impossible de gagner à la fois le pari du recensement et celui des élections. Surtout que Modeste Bahati postule pour les locales d’abord. Son approche fait ainsi la part belle du glissement du calendrier électoral.

En 2015, Joseph Kabila avait tenté ce schéma avant d’y renoncer, suite aux manifestations de l’opposition dans des grandes villes du pays réprimées dans le sang. A l’époque, Modeste Bahati était son allié.

Interrogé dernièrement sur le sujet il y a quelques semaines, Félix Tshisekedi avait reconnu la nécessité d’organiser le recensement administratif, mais cela ne devrait pas être un préalable à la tenue des élections.

Socrate Nsimba


(SN/PKF)