Depuis son arrivée à la tête du ministère de l'Économie nationale, le ministre Jean-Marie  Kalumba fait du "juste prix" son cheval de bataille. Conscient du niveau de la consommation des poissons chinchard, particulièrement à Kinshasa, le ministre est allé s'imprégner des prix de cette denrée alimentaire dans son pays de provenance, la Namibie.

Dans une mission d'une dizaine de jours, Jean-Marie Kalumba a également échangé avec des exportateurs namibiens pour voir comment formaliser un contrat sur les échanges commerciaux entre la République démocratique du Congo et la Namibie.

Le patron de l'économie nationale était à la tête d'une forte délégation composée notamment des experts de son ministère, de la Primature, des ministères des Finances et du Commerce extérieur. Reçu par le ministre namibien des Pêches et des Ressources marines, M. Derek Klazen, Jean-Marie Kalumba a salué les bonnes relations existant depuis plusieurs décennies entre les deux pays. Il a présenté les potentialités de la RDC dans le cadre d'un éventuel accord entre les deux Etats.

"Notre pays a une population de plus de 80 millions d'habitants dont 14 millions dans la capitale, Kinshasa. Vous pouvez donc imaginer les potentialités que nous avons pour faire des échanges commerciaux. C'est pourquoi nous avons voulu nous approcher pour renforcer les relations bilatérales dans le secteur de la pêche.", a indiqué le ministre Jean-Marie Kalumba Yuma lors de cette rencontre.



Le ministre congolais entrevoit donc un accord commercial entre les deux pays. Cet engagement va concerner principalement la fourniture des poissons Chinchards, l'une des grandes richesses de la Namibie. Ces poissons, connus sous le vocable de Thomson à Kinshasa, sont les plus consommés dans la capitale congolaise. Et leur prix sur le marché congolais vacille au gré des circonstances économiques. Et le ministre, militant pour le "juste prix", entend trouver un accord qui sera bénéfique pour les deux pays et qui permettra à la RDC de stabiliser les prix de ces poissons sur le marché.

D'après le ministre namibien de Pêche et Elevage, environ 90 % d'exportation des Chinchards sont destinés à la RDC. Ce ministre s'est dit favorable à la formalisation d'un accord commercial entre son pays et la République démocratique du Congo. Cet engagement devrait être conclu dans les tout prochains jours. Puisque la question doit être soumise à l'approbation du conseil des ministres, en RDC.

Par ailleurs, le ministre congolais de l'Économie nationale et sa délégation ont aussi échangé avec les industriels namibiens pour voir clair dans les contrats avec les importateurs congolais. Au ministère namibien des finances, la délégation congolaise a eu les informations nécessaires sur les prix des poissons à l'exportation et la douane.



Ils ont aussi visité les installations de la société TUNACOR, le plus grand exportateur  des Chinchards vers la RDC. Les responsables de cette société se sont dits disposés à travailler avec le gouvernement congolais, dans le cadre d'un éventuel accord commercial avec la Namibie.

Pour rappel, le 10 mai 2021, en recevant la délégation de la Fédération des entreprises du Congo (FEC) ainsi que les opérateurs du transport aérien domestique, le ministre Jean-Marie Kalumba avait déjà annoncée ses couleurs au sujet du respect de la structure des prix en RDC. En déroulant son agenda devant les opérateurs économiques, le ministre avait rappelé les priorités définies dans le programme du gouvernement, notamment la rationalisation des structures des prix des produits locaux de base, des biens de consommation courante importés et les prestations des services.

« Pour y arriver, le ministère [de l’économie, Ndlr] va veiller à ce que la tarification des biens et services concernés respecte le principe du ‘‘juste prix’’, c’est-à-dire, qu’elle soit dépourvue de toute exagération préjudiciable au consommateur », a prévenu le ministre Kalumba Yuma. Son souci est de mettre fin aux  abus de certains importateurs congolais concernant les prix  et veiller au respect de la marge bénéficiaire reconnue par la législation congolaise en la matière. Avec les informations obtenues en Namibie, le ministre de l'économie nationale a poursuivi  des discussions déjà entamées avec les importateurs des produits surgelés. Ce qui augure une bonne suite en tarification de ces produits sur le marché.

Dido Nsapu


(DN/PKF)