Dans une vidéo de près d’une dizaine de secondes largement partagée sur la Toile, l’on aperçoit le journaliste Naty Lokole Shulungu se faire tabasser par un groupe de personnes s’appelant des « combattants ». Une frange de la diaspora congolaise hostile au régime de Kinshasa et qui s’opposent à la prestation scénique des artistes musiciens congolais. Un acte que condamne l’organisation internationale de défense de la liberté d’information Reporters Sans Frontières (RSF). « Alors qu’il se rendait au concert du chanteur Fally IPUPA en la salle Acor Hôtel Arena, ex- Bercy, le vendredi 28 février 2020, à Paris, le chroniqueur des musiques Naty LOKOLE a été roué de coups et dit avoir été aspergé d’urine », dénonce RSF sur son compte Twitter.

Naty Lokole qui, d’après les renseignements du journal « La Prospérité » à Kinshasa, a perdu « quelques biens de valeurs » (téléphones, argents..) et a connu « des chocs physiques et mentaux ». « Leurs auteurs doivent être identifiés et sanctionnés », insiste Arnaud Froger, responsable RSF/Afrique. Ce dernier soutient la piste d’une enquête par les autorités parisiennes pour apporter toute la lumière sur cette agression dont le journaliste congolais a été victime en France. Indiquant qu’il y a une enquête en cours suite aux nombreux incidents qui ont eu lieu à cette occasion.

Naty Lokole Shulungu est présentateur de l’émission « Sektion Musik » diffusée chaque dimanche sur Digital Congo TV, une chaine locale en RD Congo. Il faisait partie de la délégation des chroniqueurs qui ont rejoint Paris pour couvrir le concert de Fally Ipupa à l’ex-Bercy. Pour rappel, des incidents avaient éclaté en marge du concert parisien de cet artiste congolais. Une frange de Congolais de la diaspora ont commis des actes de sabotage aux environs de la salle de concert. Ce qui avait suscité colère et indignation.

Dans un extrait de vidéo diffusée notamment sur Twitter, l’animateur et Producteur de Couleurs tropicales sur RFI n’avait pas caché sa colère. Ces « combattants » disent s’opposer aux atrocités qui se passent dans l’Est de la RDC. « […] Oui, vous avez mille fois raison de ne pas accepter l’inacceptable. », rétorquait Claudy Siar. Avant de se lancer dans une offensive d’interrogations : « Mais vous pensez que l’acceptable, c’est d’aller empêcher un artiste, des artistes de faire leur métier ? Un artiste comme Fally Ipupa qui donne de son temps, qui donne de son argent pour soulager la souffrance de bon nombre de Congolais ? Vous pensez que c’est lui qui peut être décisionnaire dans le règlement que nous attendons ? Vous ne trouvez pas qu’il y a suffisamment des désordres au sein des communautés de la RDC ? Vous ne trouvez pas qu’il y a suffisamment des désordres au sein de cette Afrique, entre les peuples ? (…) Vous voulez encore en rajouter ? »

Claudy Siar ne s’est pas arrêter là. Pour lui, s’en prendre à un homme comme Fally Ipupa qui n’a pas de pouvoir de décision est quasiment un acte de lâcheté. « Vous empêchez des gens, vous les menacez s’ils vont au concert de Fally Ipupa, à quoi vous jouez ? (…) S’en prendre à des personnes qui n’ont pas de pouvoir, c’est presque de la lâcheté ! Pourquoi vous en prenez à Fally Ipupa ? », les charge-t-il. Ce chroniquer réputé notamment comme un grand défenseur de la communauté noire n’a pas digéré ces désordres autour du concert de la star congolaise de la Rumba à qui il a montré tout son soutien.

Dido Nsapu


(DN/PKF)