La localité de Madina enfuie dans une forêt est le plus grand bastion des combattants ADF. Elle a été reconquise par les forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Une victoire que Mak Hazukayi, porte-parole de l’opération Sukola, qualifie « d’un grand pas, une victoire pour la population. » Et d’ailleurs, le 10 janvier, le porte-parole de toute l’armée, le général-major Léon Richard Kasonga a annoncé triomphalement ces prouesses militaires. « La tête de la bête est décapitée », a-t-il assuré.

Mais à Beni, au sein de la population, la nouvelle a été reçue avec prudence. « C’est une très bonne nouvelle qui redonne espoir à la population. On constate que le calme revient dans certaines agglomérations. Les gens ont le sentiment qu’ils pourront à nouveau vivre en paix. », a déclaré à RFI, Stewart Kalyamughuma, membre de la Lucha.

De son côté, la société civile locale craint un risque de reconstitution des éléments ADF après la reprise de leurs bastions par l’armée. « On peut neutraliser les derniers bastions. Mais les complices vont rester dans la nature et ils peuvent se réorganiser ! », a déclaré Kizito Hangi, représentant de la société civile.

Dans un des ses bulletins d’information parvenu à DIGITALCONGO.NET, le Centre d’étude pour la promotion de la paix, la démocratie et les droits de l’Homme (CEPADHO) a appelé les Forces armées de la République démocratique du Congo à éviter tout « triomphalisme » aussi bien dans le cas des ADF que des Rwandais des FDLR. Notamment dans le cas des opérations contre les FDLR, le CEPADHO « encourage le Commandement des Opérations Sukola 2  à veiller davantage à la sécurisation des civils dans sa zone opérationnelle. Cela pour empêcher les actes de représailles de la part de ces rebelles rwandais contre les civils sans défense. »

Pour atteindre Madina, il aura fallu 10 jours de combats intenses pour déloger les ADF de Madina que ces derniers occupaient depuis plus de 20 ans. C’est à partir de cette base arrière que des attaques étaient planifiées, a expliqué le commandant de l’opération Sukola 1, le général Nkuba Cirimwami qui s’est rendu sur le lieu.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)