La problématique de la délinquance juvénile à Kinshasa tout comme dans les grands centres urbains des provinces ne date pas d’hier. Endiguer l’expansion de ce phénomène, mieux, de ce fléau par un simple coup de baguette magique ne peut prétendre de trouver de solutions qui soient judicieuses.

L'opinion se souvient encore qu'au lancement de l’opération coup de poing ou "likofi" par les agents de l’ordre au mois de novembre 2014 à Kinshasa contre ce phénomène, la joie était à son comble pour de nombreux Kinois qui avaient poussé un ouf de soulagement face aux jeunes brigands ou malfrats qui semaient et sèment encore aujourd’hui la terreur et la désolation dans toute impunité.

Plusieurs mesures ont été prises concernent tous types des délinquants, quelle que soit leur origine, ou leur degré de nuisance, même le délinquant communément appelé kuluna.

D'emblée, il convient ensuite de reconnaître que la répression par l'Etat Congolais des actes barbares commis par ces jeunes délinquants dits kuluna n'obéit ou ne respecte pas les règles de la procédure pénale congolaise. L’Etat a été mis sur la sellette par des organisations de défense des droits de l’homme.

Bien que le fléau social qu'est le kuluna, ne date pas d'hier, c'est plutôt lorsqu'a commencé l'opération tolérance zéro que se sont amplifiées de graves violations de la procédure pénale.

Pour autant, cette réalité a déjà été dénoncée par des Asbl, qui demandaient aux tenants de l'opération de rafle des kuluneurs de respecter les droits de l'homme. Des ONG arguaient que l'opération anti kuluna était l'occasion pour certaines personnes de faire des dénonciations calomnieuses contre des innocents et pour la police de se faire de l'argent au nom de la mise en liberté de soi disant kuluna.

Tout ceci, sans compter que la presse locale faisait état de graves entorses à la procédure pénale en ce qui concerne le kuluna. Ainsi par ces pratiques, ceux qui sont chargés de faire respecter les Droits de chacun, les violent eux même ne résolvant pas le problème.

Le gouverneur Ngobila Mbaka dit ne pas souhaiter donner le mauvais exemple à la jeunesse de la ville. Il reconnait avoir simplement attiré l’attention de la population.

En attendant la mise en place de mesures de réinsertion sociale, Gentiny Ngobila s’est limité à constater à ce jour des jeunes gens le long des grandes artères de la ville, qui font non seulement la mendicité, mais aussi qui commettent des vols, du vandalisme.

Il ajoute que c’est lui l’autorité urbaine, le numéro un de la ville. Donc il a pris cette décision d’interdire tout racolage aux abords des artères principales, et même des grands carrefours de la ville. Somme toute, la question reste entière.

D’autant que le kuluna est un nouveau type de banditisme urbain en RDC. Il consiste en l'extorsion, agression avec des armes blanches machettes, couteau etc. commise sur des paisibles citoyens dans les arrêts de bus, les quartiers sans électricité, les lieux de deuil...

Ces voyous agissent souvent en bande et ne lésinent pas sur les moyens à utiliser pour arriver à leur fin. En effet viol, vol, meurtre, coup et blessure volontaire, extorsion, mutilation sont les nombreuses infractions commises par ces hordes.

Maître d'arts martiaux, les Mpomba s'adonnent au banditisme urbain. Ils portent un nom du type : maître ebende, mabendol, maître k-o, sirène, engrenage rouge…, et appartiennent à une horde ou gang qui contrôle un quartier et rivalise avec un autre gang de rue.

Raymond Okeseleke


(ROL/GW/Yes)