A en croire le ministre sortant de la Santé, la mère de l’enfant est une femme d’origine congolaise mariée à un Ougandais. Le couple réside dans le district de Kasese en Ouganda. Cette femme avait voyagé en RDC au mois de mai dernier pour prendre soin de son père qui est malheureusement décédé d’Ebola le 27 du même mois à Cantine-Aloya, dans la zone de santé de Mabalako au Nord-Kivu.

Selon la source, dans la journée du lundi 10 juin 2019, 14 membres de cette famille, dont 12 déjà symptomatiques, sont arrivés à Kasindi, ville congolaise frontalière avec l’Ouganda. Ils ont été tous listés comme contacts du cas confirmé décédé le 27 mai de cette année à Mabalako. Ils ont été détectés par les équipes du Programme national d’Hygiène aux Frontières (PNHF) basées au poste de contrôle sanitaire de Kasindi.

Ayant reconnu les symptômes d’Ebola, les équipes du PNHF n’ont pas laissé passer la famille et ont transféré les 12 personnes symptomatiques au Centre d’isolement transitoire de l’hôpital de Kasindi, en attendant leur transfert au Centre de traitement d’Ebola de Beni pour des prélèvements. Parmi les 12 cas suspects, figuraient sept enfants âgés de 7 mois à 12 ans.

"Dans la soirée du 10 juin 2019, six membres de cette famille avaient quitté le Centre d’isolement de Kasindi, avant de traverser la frontière à pied, en passant par des pistes secondaires pour éviter les contrôles sanitaires, déplore la source.

Ainsi, les autorités sanitaires congolaises ont immédiatement prévenu les autorités ougandaises et leur ont fourni les noms et numéros de téléphones des cas suspects.

Pendant ce temps, fait remarquer la source, les agents des services de Santé ougandais ont retrouvé l’enfant et sa famille à l’hôpital de Kagando en Ouganda. L’enfant et les cinq autres membres de sa famille ont alors été transférés et isolés à l’Unité de traitement d’Ebola de Bwera où des prélèvements ont été effectués. Huit contacts ougandais ont été listés et bénéficieront de 21 jours de suivi.

Les six autres membres de la famille restés à Kasindi ont été transférés au Centre de Traitement d’Ebola de Beni dans la journée du mardi 11 juin courant et leurs échantillons sont en cours d’analyse. Une réunion transfrontalière entre les autorités sanitaires congolaises et ougandaises a été programmée le mercredi 12 juin à Kasese, en Ouganda, pour échanger sur la possibilité de rapatriement de la famille en RDC pour poursuivre leur traitement à Beni.

La collaboration transfrontalière des autorités sanitaires ougandaises saluée

Dans sa communication, le numéro 1 de la Santé en Rd Congo a remercié les autorités sanitaires ougandaises pour leur collaboration transfrontalière efficace.

On rappelle que dès le début de la dixième épidémie de la maladie à visur Ebola en RDC, le ministère congolais de la Santé collabore en toute transparence avec les autorités sanitaires des pays frontaliers, afin d’éviter la propagation de l’épidémie dans la région.

Cette collaboration, explique Oly Ilunga, prend la forme de réunions techniques régulières, d’un échange permanent d’informations sur l’évolution de l’épidémie, ainsi que le partage des identités des contacts des patients confirmés Ebola souhaitant traverser, ou ayant traversé la frontière.

Un système de contrôle sanitaire aux points d’entrée de la RDC est organisé par le PNHF en collaboration avec l’Organisation mondiale pour les migrations (OIM). C’est ce système qui permet la détection rapide des contacts des cas confirmés d’Ebola qui se déplacent et tentent de traverser les frontières pour échapper au contrôle sanitaire. Selon des statistiques disponibles à l'OIM, en moyenne, 20.000 à 25.000 voyageurs traversent quotidiennement la frontière congolaise au niveau de Kasindi.

Mathy Musau/Forum des As


(TN/TH/GW/Yes)