L’option qui intrigue le plus les observateurs est celle de l’institution d’une présidence tournante, dont le mandat de son animateur, appelé « Coordonnateur », est limité à 3 mois.

Selon l’ordre établi à la partir de la capitale belge, c’est Moïse Katumbi, président d’une autre plate-forme politique, « Ensemble pour le Changement », qui vient d’ouvrir le bal. Il sera suivi de Freddy Matungulu, Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito, Antipas Mbusa et Martin Fayulu. Le constat à faire, au vu de cette structure et de la précarité des mandats de ses animateurs au moment de leur accession au pouvoir est que les « six patrons » ont choisi de se neutraliser purement et simplement.

Car, la nomenclature traditionnelle aurait voulu qu’il y a carrément un staff avec un président, un ou plusieurs vice-présidents, un secrétaire général, un ou des secrétaires généraux adjoints, un trésorier, un trésorier adjoint, des conseillers. En tous les cas, un numéro un aurait dû être désigné, pour un mandat d’une année, deux, trois, quatre ou cinq ans.

En mettant en place une présidence tournante pour chaque trimestre, les leaders de Lamuka donnent la nette impression, même s’ils se refusent à l’admettre, de se méfier les uns des autres. Il y a en effet la peur cachée chez chacun d’eux de voir un leader émerger et damer le pion à tous en termes de popularité, en prévision naturellement des échéances électorales de 2023.

Mathématiquement parlant, d’ici 2023, chaque Coordonnateur devrait passer trois fois à la tête de la plate-forme, soit 9 mois à multiplier par six, soit au total 54 mois. Il reste à savoir si à trois mois de la convocation du corps électoral pour la présidentielle, l’union de façade qu’ils semblent afficher pour le moment va persister. Les Analystes sont tentés de répondre, d’emblée, négativement.Et pour cause ?

Si certains leaders de Lamuka, notamment Moïse Katumbi, Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito et Antipas Mbusa n’avaient pas été invalidés par la CENI (Commission Electorale Nationale Indépendante) et la Cour Constitutionnelle ou placés par l’ancien pouvoir dans l’impossibilité de postuler pour la présidence de la République, il y a gros à parier qu’il n’y aurait jamais eu de réunion de Genève pour la désignation d’un candidat commun. La vérité est qu’en 2023, chacun d’eux étant éligibles à la présidentielle, personne n’accepterait de se mettre sous la coupe de la fameuse présidence tournante. D’où, l’enseignement principal à tirer de la transformation de Lamuka en pleine forme-politique est que l’on se trouve en présence d’un marché des dupes. Personne ne veut être le sous-fifre de personne.

L’avantage de ce système, pour chacun de ses leaders est que chacun sait ce qui va arriver dans plus ou moins cinq ans : le vol en éclats de Lamuka. Ses morceaux ne pourraient être récupérés que par des leaders sans « base ». Quant à ceux ayant une assise populaire solide, ils vont lui tourner le dos sans état d’âme.

Qui vivra verra !

Kimp/Le Phare


(TN/Rei/GW/Yes)