Mieux, à nier la correspondance au Premier ministre dans laquelle elle a évoqué l'humiliation pour justifier son départ de l'immeuble Kasaï et du Stade des Martyrs. Retour d'un feuilleton qui tourne de plus en plus au vaudeville bien de chez nous.

Après sa démission annoncée le week-end dernier, Mme Astrid Madiya, ministre ai des Sports et Loisirs, reste encore sous les projecteurs de l'actualité en RD Congo. Particulièrement, dans les milieux des agents du ministère précité. Dans la correspondance adressée à cet effet au Premier ministre Bruno Tshibala, la désormais has been ministre motive sa décision par ce qu'elle qualifie d'humiliation de la part du Chef de l'exécutif sortant.

" Devant cette impasse orchestrée, vous m'intimez de rapporter toutes affaires cessantes, les actes posés par moi pendant mo intérim aux Sports alors que j'étais en train de rétablir l'ordre et la discipline. L'humiliation dans laquelle vous voulez me plonger en me demandant de rapporter entre autres, l'acte de révocation des collaborateurs irréventieux me laisse effarée ", soutient la ministre de la Culture et Arts dans sa lettre.

Cependant, on apprend des sources concordantes que l'intéressée fait un rétropédalage, au point de nier sa propre correspondance adressée au Premier ministre. Qui plus est, des messages de certaines personnes qui plaideraient pour son retour aux Sports et Loisirs seraient distillés sur les réseaux sociaux. A l'immeuble Kasaï à Gombe comme au stade des Martyrs de la Pentecôte, on s'interroge sur les raisons de cette résistance.

Bruno Tshibala, apprend-on, a été ahuri par le comportement de Mme Astrid Madiya qui a foulé au pied, les instructions de la haute hiérarchie relatives au régime d'intérim. En l'occurrence, celle interdisant tout acte de disposition et de changement de cabinet pendant cette période. Malgré le rappel de cette instruction, par le Premier ministre, Mme le ministre ai des Sports et Loisirs serait allée outre mesure, soutenant que les actes posés s'inscrivaient dans la logique de ramener l’ordre et la discipline au sein de ce ministère! Insubordination ?

Parmi les actes posés, alors qu'elle n'était qu'intérimaire, Astrid Madiya s'est arrogé le pouvoir de nommer un directeur de cabinet ai. Qui pis est, Mme la ministre ai des Sports et Loisirs aurait même signé un arrêté graciant un dirigeant radié de la Fédération congolaise de luttes associées (FECOLUTTA), " moyennant une promesse de 30% des frais de mission alloués à la Fécolutta dans le cadre du championnat africain de Tunis". Tout ça, en violation de la loi sur les associations sans but lucratif. " Fait gravissime", arguent les mêmes sources, soutenant que le Gouvernement actuel, bien qu'expédiant les affaires courantes, n'est pas acéphale !

Et, comme si cela ne suffisait pas, on apprend qu'elle serait même allée jusqu'à fusionner les ministères de la Culture et Arts, Sports et Loisirs. " De quel droit, alors que la mouture, la structure actuelle de l'Exécutif national date depuis plusieurs années où les deux ministères sont séparés ", s'interrogent des sources proches du dossier.

Une vieille vidéo

Des spécialistes de la critique historique, très regardant sur les éléments conférant à un document, toute son authenticité, notent que la lettre de démission de la ministre ai des Sports et Loisirs n'a aucune date. Indication anodine ? Omission involontaire ? A priori, tout y ressemble.

Si elle a écrit au Premier ministre Bruno Tshibala pour lui annoncer sa démission, Astrid Madiya trouve une autre manière de justifier sa décision auprès de l'opinion. Il s'agit d'une vidéo balancée depuis le week-end sur les réseaux sociaux. Sur ces images, l'intéressée accuse les membres du Cabinet de l'ancien ministre des Sports et Loisirs, élu député national, de lui avoir interdit d'accès au Bureau. " Une manipulation ", dénoncent sans attendre, les accusés qui soutiennent que ces images datent du 9 mars 2019. Soit, deux jours après la remise et reprise avec l'ancien locataire de ce ministère.

De même qu'ils rejettent la véracité de cette vidéo, les collaborateurs du ministre honoraire des Sports et Loisirs, mis en cause sont formels. Ils révèlent que ce jour-là, Mme la ministre est arrivée à l'immeuble Kasaï pendant que tous les agents se trouvaient encore en pause. " Se servir de cette vidéo près de 45 jours après cet incident, illustre suffisamment que Madame cherche querelle et entreprend de manipuler l'opinion pour des raisons évidentes. Sinon, comment expliquer qu'elle se mette à relayer dans les groupes Whatsapp des déclarations attribuées à des présumés syndicalistes opposés à sa démission. Cette manière de faire s'apparente à une pièce de théâtre ", ponctuent les mêmes sources.

GK/Forum des As


(Rei/TN/PKF)