Insubordination ? Défi ? C'en a tout l'air. Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, certaines entreprises du portefeuille de l'Etat prennent la liberté avec les instructions de la Présidence de la République interdisant tout mouvement de personnel. Le directeur de cabinet du chef de l'Etat, Vital Kamerhe, l'a signifié depuis le 25 janvier dernier. Il se trouve malheureusement des entreprises qui passent outre ces mesures, se livrant parfois à la chasse à l'homme…

Effet FATSHI ? Sans nul doute. L'avènement de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à la tête de la RD Congo a libéré la parole. Les mouvements de grève, de plus en plus croissants, renseignent sur ce nouveau vent qui souffle sur le pays. La peur a fait place aux revendications dont certaines sont faites de façon trop bruyante. De l'application du SMIG à l'apurement des arriérés des salaires en passant par les demandes de révocation des mandataires, tout y passe. Mais rien de tel à l'Office de gestion du fret multimodal (OGEFREM). Ici, l'Office a amorcé de grands projets d'investissement.

Seulement voilà. La fausse note est venue de l'intersyndicale OGEFREM, notamment UPS, le syndicat majoritaire. Celui-ci agit comme s'il n'était pas concerné par les mesures conservatoires pris par le Cabinet du chef de l'Etat interdisant les engagements de nouveaux agents dans les entreprises. Il y a eu des éclats des voix entre le président du syndicat UPS et les agents. « Ces messages font état de colère du syndicat plaidant pour ses intérêts non accordés depuis plusieurs mois », font savoir les employés.

Selon des sources à l'OGEFREM, le président de l'UPS n'ayant pas obtenu ce qu'il voulait, serait passé à la vitesse supérieure, exerçant désormais un chantage au président de la délégation syndicale via son permanent syndicat. Celui-ci va pousser le bouchon trop haut, allant jusqu'à suspendre le président syndical national « pour obtenir les faveurs de la direction générale ». On explique que face au refus du comité de base, il est venu en personne à Kinshasa pour faire pression en espérant « obtenir l'engagement de sa fille en échange de la levée de la suspension du président syndical ». « Ce qui ne cadre nullement avec les mesures de la Présidence de la République de ne pas recruter ».

Des sources concordantes à l'OGEFREM font savoir que le président national de l'UPS n'en revenait pas suite aux morceaux que lui auraient crachés en face les membres de son syndicat au cours d'une rencontre avec les travailleurs le 24 mars courant. Aussi a-t-il pris une décision excluant M. Jean-Paul Bulambo, délégué syndical, qui assume les fonctions de président national. Ce, non sans violer les dispositions légales consacrées par l'article 257 du code du travail.

Légaliste, le président de la délégation syndicale de l'OGEFREM a requis l'avis légal de l'inspecteur général du travail (IGT) s'agissant de la protection du statut du délégué syndical. Dans sa correspondance du 27 mars, l'IGT a purement et simplement rejeté les mesures qui ne trouvent pas leur fondement dans la loi. Et en toute logique, il a demandé à Paul Bulambo de continuer à se battre pour la défense des intérêts professionnels des travailleurs. 

DK/Forum des As


(ROL/TH/GW/Yes)