Le 24 janvier 2018, à l’investiture de Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo au Palais de la nation, il y avait des chants et des slogans pour saluer l'accession au pouvoir du 5ème présidentde la République démocratique du Congo. Le slogan qui a attiré l’attention de tout le monde disait : « Papa alobaki, le peuple d'abord », mieux, Papa disait le peuple d'abord.

En effet, loin de ressembler à un simple slogan, celui-ci est considerée comme une politique une idéologie ou une ligne de conduite pour le nouveau président de la République. Celui-ci devra se focaliser à rencontrer la demande populaire, qui se traduit en termes d’amélioration des conditions de vie des Congolais, redorer son blason longtemps terni par des années de guerre et de pillage des ressources naturelles, l'instauration de la paix pour enclencher le développement du pays…

Au même moment, aux Etats-Unis d’Amérique, le président Donald Trump a, lors de son discours d’investiture, défendu l’idée suivante : « à partir de ce jour, une nouvelle vision va gouverner notre pays [...], ce sera l'Amerique dabord ». Ce slogan n’est pas en réalité une invention de Trump, car il a déja été utilisé le 10 janvier 1920 par le sénateur Warren Harding, candidat à l'élection présidentielle.

C'était dans un discours prononcé à New York : « Il faut sauvegarder l'Amerique d'abord, stabiliser l’Amerique d'abord, faire prospérer l’Amerique d'abord, penser à l’Amerique d’abord, exalter l’Amerique d'abord, faire vivre et venerer l'Amerique d’abord. » Donc, le repli sur soi constate aujourd'hui dans le chef de certains pays dont les Etats-Unis d'Amérique et qui serait à la base même de la revision des perspectives de l’économie mondiale, n’est que la conséquence, mieux une réponse aux nombreuses attentes de la population.

Qui oublie que plusieurs entreprises américaines se sont délocalisées vers l’Asie en général et plus particulièrement en Chine ? Avec comme conséquence de provoquer le chômage, des troubles et manifestations de colère. A travers «  American first », Trump a tout simplement voulu se focaliser aux problèmes de ses électeurs, leurs défis, les rélever et leur permettre de jouir de leurs propres ressources.

Comme pour dire qu’il est et sera jugé par les électeurs par rapport, non seulement aux promesses de campagne, mais aussi aux mesures qu’il aura prises pour permettre à chaque Américain de se sentir à l'aise.

« Le peuple d’abord »

A peine arrivé au pouvoir, Tshisekedi hérite d’un pays où les entreprises du portefeuille sont des canards boiteux et ou la corruption se porte mieux. En plus, il herite d’un pays ou les infrastructures sont vieillissantes et ou les routes de desserte agricole sont quasi-inexistantes. C'est un contexte tout a fait particulier qui exige de lui de la hauteur et la prise des mesures pour, non seulement rassurer les uns et les autres, mais aussi ne pas décourager les bonnes volontés.

Dans ce contexte tout a fait difficile, le peuple n'a pas besoin de la magie ni des promesses difficilement réalisable, mais qu'il comprenne que vous allez travailler pour son bien-étre. C’est ainsi que Tshisekedi devra avoir des actions prioritaires dans les secteurs comme les infrastructures, l'économie, l’éducation, la culture, ...pour impulser un développement à la base.

Avec une structure économique issue de la colonisation, le peuple a besoin d'avoir une économie orientée vers la consommation des menages. Ici, il faut non seulement améliorer la qualité des produits vendus, mais aussi les prix, parce que la Rdc est toujours présentée comme étant un pays béni de Dieu.

Pendant combien de temps encore les Congolais continueront de vivre de ce slogan, sans pour autant en profiter ? Le peuple demande que le cobalt et le cuivre, minerais qui sont actuellement en vogue, lui profitent. C’est facile d’apprendre que tel minerai sert à la fabrication des téléphones, sans que certains Congolais n'aient jamais touché à un seul téléphone ! De même, le nouveau gouvernement devra mettre un terme au gap qui voudrait que le pays produit le gaz méthane, mais ses populations ont du mal à trouver leur compte. Le peuple d'abord, oui, il veut le changement, il veut manger à sa faim et recouvrer sa dignité et son honneur.

L’exemple vient d’en haut, dit-on. « American first »; « le peuple d’abord », le « Brexit » de la Grande Bretagne (parlant de la sortie du Royaume uni de l’Union européenne) et que sais-je encore, le tout répose sur un défi à relever à force du travail. En ce qui le concerne, le Congolais doit se remettre au travail et pour cela, il lui faut un gouvernement qui accompagne véritablement les efforts des masses. Cela entendu, ce nouveau virage de l’histoire implique visiblement un leadership dynamique.

La Chine qui, aujourd’hui, préoocupe les Occidentaux par sa fulgurance dans differents domaines, n'a pas moins connu un passe de nation autocentrée. L’histoire recente de ce peuple évoque notamment « la Chine sous la gouvernance éclairée de l'illustre Mao Ise Ioung ». En somme, c'est en homme averti que le MZee Laurent Désiré Kabila disait en son temps : « Le Congo est conscient de son rôle dans le concert des nations ». Tous les Congolais, même le plus petit des citoyens sont acteurs du devenir de la nation. Ne dit-on pas que la force d'une chaine repose sur le raccordement de ses maillons ?

En effet, au pays de Patrice Emery Lumumba, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. En son temps, le premier Premier Ministre mobilisait ses compatriotes en ces termes : « L'indépendance n'est pas un cadeau du colonisateur au colonise... ». Une facon d’inviter les siens à travailler pour donner sens à l'independance.

Tout compte fait, au moment où le peuple congolais rebat les oreilles au nouveau Président élu en disant: « le peuple d’abord », ce dernier va faire sien le vœu exprimé par feu le Maréchal Mobutu Sese Seko qui a dit dans un discours, début décennie quatre-vingt : « Le Président de la République n'est pas un magicien. Seul, il ne peut rien ; avec l'appui de tout son peuple, il peut tout (...) ». Et cet appui, qu’on se le dise, ne consiste ni dans des jerémiades ni dans des éloges steriles, mais par le travail et la justice distriputive. Car « la justice élève une nation », a démontré le redacteur biblique de l'Ecclésiaste.

JMNK/L’Avenir 


(ROL/TH/GW/Yes)