Le Chef de l’Etat sortant, Joseph Kabila, avait promulgué, en date du 26 juillet 2018, après son adoption par les deux chambres du Parlement (Sénat et Assemblée Nationale), la Loi n° 181, 021 portant statut des anciens Présidents de la République élus et fixant les avantages accordés aux anciens chefs de corps constitués.

Au-delà de la controverse provoquée par l’élargissement de cetexte à une flopée de dignitaires, civils et militaires, de la dernière législature, le Décret d’application signé par le Premier ministre Bruno Tshibala en date du 24 novembre 2018 fait polémique.

Le hic, dans ce document, est que le chef du gouvernement sortant donne l’impression de s’être organisé pour s’octroyer des avantages indus et les étendre même aux ministres et vice-ministres, qui ne sont nullement concernées par la loi votée au Parlement.

On constate par exemple qu'un ancien Premier ministre a droit à une indemnité mensuelle fixée à 30 % de ses derniers émoluments de fonction.

En outre, il devrait lui être versé mensuellement une indemnité de logement de l’ordre de 5.000 dollars américains. Les autres avantages lui reconnus sont un titre de voyage par an en business class sur le réseau international, la prise en charge de ses soins médicaux par le Trésor public.

Quant aux autres membres du gouvernement arrivés fin mandat, ils devraient bénéficier chacun d’une indemnité mensuelle fixée a 30 % de leurs émoluments de fonction, d’une indemnité de logement équivalente à 1.000 dollars américains, d’un titre de voyage par an en business class sur le réseau international, de la prise charge des soins médicaux par le Trésor public.

Le même Décret du Premier ministre Tshibala octroie des indemnités de rémunération et de logement faramineuses aux anciens Présidents du Senat, de l’Assemblée Nationale, de la Commission Electorale Nationale indépendante, du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication, de la Commission National des Droits d el’Homme, du Conseil Economique et Social, de la Cour Constitutionnelle, de la Cour de Cassation.

La prise en charge la vie, par le Trésor public, est également garantie aux Procureurs généraux près les Cours Constitutionnelle et de Cassation, aux Chefs d’Etat-major des FARDC et de la Police, aux chefs d’état-major de la force terrestre, de la force aérienne et de la force navale, à l'Administrateur général de l’ANR et au Directeur général de la DGM, etc.

Certes, les personnalités civiles et militaires bénéficiaires des libéralités décidées par Bruno Tshibala ont rendu d’éminents services à la Nation.

Mais d’autres filles et fils du pays, qui servent la Nation en dehors des institutions de la République pendant 20, 30 ou 40 ans seraient en droit de revendiquer, eux aussi, des statuts spéciaux.

Beaucoup pensent que dans ce pays où des millions de concitoyens tirent le diable par la queue, les avantages scandaleux accordés aux chefs de corps constitués et assimilés constituent une insulte à leur misère.

Kimp/Le Phare 


(BT/Milor/Yes)