« C'était une visite de courtoisie parce qu'avec nos agendas très compliqués et très chargés, nous n'avons pas encore eu l'occasion de nous voir. C'était tout d'abord une visite de courtoisie pour faire connaissance et avoir l'occasion de parler ensemble des relations bilatérales dans le domaine de la justice mais aussi d'entendre de la ministre d'Etat ses projets et ses priorités dans le domaine de la réforme de la justice.

Donc, on a parlé de tous les projets que la ministre met en œuvre pour la situation des magistrats. Vous savez qu'il y a eu un recrutement de nombreux magistrats et aussi les conditions de travail des magistrats. Il y a les conditions dans les prisons, la réhabilitation des prisons, séparer les enfants, séparer les femmes.

Donc, il y a beaucoup de choses qui sont en cours et beaucoup de personnes qui sont encore en détention préventive qui doivent faire soit l'objet d'un jugement... Il y a tant de chantiers qui sont en cours. La ministre d'Etat m'a expliqué cette situation.

Nous avons aussi parlé de la situation sécuritaire à l'Est de la RDC, la guerre qui sévit à l'Est du pays dont beaucoup de Congolais souffrent évidemment de ce qui est en train de se passer. La ministre d’Etat m'a expliqué aussi les démarches que la RDC est en train d'entreprendre sur le plan international pour dénoncer cette agression dont elle fait l'objet.

Tout d'abord, on appuie beaucoup cet effort de renforcer la justice. Moi je dis toujours la justice, c'est comme l'arbitre dans une partie de foot. Si vous avez pas un arbitre qui fonctionne bien, la partie peut pas se dérouler bine. N’importe qui peut faire un off side et on peut marquer n'importe comment.

Donc, il faut quelqu'un qui puisse siffler les fautes et être sûr que les règles sont bien respectées. Ca, c'est l'importance de la justice. C'est important pour le climat des affaires, c'est important pour la lutte contre la corruption, c'est important pour la sécurité, c'est important dans toute une série de domaines.

Alors la Belgique soutient ça bien sûr soutien ça aussi au sein de l'Union européenne qui appuie la réhabilitation de certaines prisons et la réforme elle-même et puis alors la Belgique s'est beaucoup concentrée aussi sur ce qu'on appelle la justice transitionnelle », a indiqué l'ambassadrice belge.

Et d'ajouter :

« Ce sont des mécanismes qui aident une société à gérer ensemble les traumatismes qui sont liés parfois à de grands épisodes de violence. Donc, on a vu dans certains domaines ou des dans certaines régions ou des communautés ont parfois des problèmes, vraiment de tensions entre différentes communautés, des tensions que ce soit sur le territoire autour d'autres choses.

La justice transitionnelle permet parfois d'agir plus vite et d'assurer une certaine forme de dialogue, de vérité, de faire comprendre ce qui s'est passé, de mettre un nom sur ce qui s'est passé puis d'envisager des réparations. Et là, dans ce domaine-là, la Belgique a souvent appuyé ce type de mécanisme et on le fait aussi en République Démocratique du Congo.

On appuie la justice transitionnelle. Il y a déjà une première Commission qui a été mise en place dans le Kasaï par exemple. J'étais à l'ouverture et au lancement et j'espère que bientôt on pourra aussi lancer ce type de processus dans d'autres régions. Je pense par exemple à l'est du pays ou encore dans le Mai-Ndombe ».

Gisèle Tshijuka