Axant leur argumentation sur la forme, le collectif des avocats des candidats invalidés aux élections législatives du 20 décembre 2023, qualifient d’illégale la décision de la Commission électorale indépendante (CENI) et demandent la suspension des effets de cette mesure.

Pour ce collectif, la Céni n’avait pas accordé une audience contradictoire aux candidats avant de prendre sa décision. Ainsi soutiennent-ils : « La Céni outrepasse ses compétences en annulant les élections dans une circonscription .elle devrait se limiter aux missions qui lui sont confiées par la Constitution et la loi électorale ».

Me Aimé Tshibangu, coordonnateur du collectif des avocats de ces candidats estime :« Ce sont des allégations. La Céni ne peut pas se comporter comme juge et partie. Il faut que la Céni apporte les preuves. Les candidats n’ont jamais détenu les machines à voter. Nous attendons les preuves ».

Pour rappel, 82 candidats à ces élections législatives ont été éliminés le 5 janvier  par une commission d’enquête spéciale diligentée par la CENI pour fraudes, destruction du matériel électoral, détention de Dispositifs électroniques de vote (DEV) et incitation à commettre des actes des violences contre les agents de la Centrale électorale.

Parmi eux figurent trois ministres en fonction du gouvernement national : Didier Manzenga du Tourisme, Antoinette Kipulu de la Formation  professionnelle, Manuanina Nana, ministre près le Président de la République; du gouvernement provincial  Charles Mbutamuntu, ministre en charge de l’Education de Kinshasa ; quatre gouverneurs de province : Gentiny Ngobila (Kinshasa), Bobo Boloko (Equateur), Pancras Boongo (Tshuapa) et César Limbiya (Mongala).

Hier mercredi le Conseil d’Etat a promis de rendre son verdict dans les 48 heures dans cette affaire.

Boni Tsala