A la fin de l’audience de ce mardi, les avocats de la défense, par le truchement de Maitre Guy Mafuta, dénoncent un « Kosa Leka » utilisé par la partie accusatrice qui a caché les pièces du dossier à l’accusé Gauthier Sey.

« Il faut relever que la partie Nsimba Fally a usé de ce qu’elle appelle affectueusement ‘‘Kosa leka’’ [une expression en lingala, propre à l’artiste, signifiant un manque de transparence, Ndlr]. C’est-à-dire qu’il y a une affaire en justice, vous ne signifiez pas correctement [à la partie accusée, Ndlr], vous gardez les pièces. C’est ce matin que les éléments sont arrivés. Donc, c’est ce matin que la partie Gauthier Sey a pris connaissance des faits. Cela étant, nous allons nous préparer (…) », a déclaré Maitre Guy Mafuta.

Cet avocat a soutenu que les propos tenus par Gauthier Sey dans une émission étaient le fruit d’une enquête. « Gauthier Sey n’a pas eu tort de dire ce qu’il a dit. Pour dire que les propos qu’il a tenus, c’est le fruit d’une enquête. », a-t-il expliqué, annonçant par ailleurs un voyage en France, dans les deux semaines d’intervalle de ce procès, pour « asseoir les éléments » de la défense de Gauthier Sey.

Un autre avocat de Gauthier Sey, Maitre Laurent Onyemba dénonce le fait que leur client n’a pas correctement été signifié par le greffe du tribunal. Cependant, le tribunal n’a pas retenu cette exception soulevée par ce juriste. « Gauthier Sey est un républicain. Il a appris qu’il a été cité et il est venu. Mais le mécanisme de la citation pose problème en droit. On a notifié par la poste […], Gauthier a changé d’adresse. On ne peut pas considérer qu’une personne soit atteinte sur une adresse tierce alors qu’elle a une adresse connue… Le tribunal est passé outre cette exception », a-t-il fait savoir.

Pour Maitre Laurent Onyemba, la remise de deux semaines sollicitée est de nature à permettre à la défense de Gauthier Sey non seulement de se structurer mais aussi de garantir que devant ce tribunal de paix il y aura la justice. « Parce que, visiblement, le décor est planté pour la condamnation de Gauthier Sey », a-t-il dénoncé.

Pour rappel, à travers une « citation directe », le chanteur congolais a saisi le Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe pour diffamation et imputations dommageables, faits qu’aurait commis le journaliste enquêteur Gauthier Sey. Ce dernier avait indiqué que Fally Ipupa « avait menti » sur l’existence d’un contrat signé par l’artiste musicien avec la maison Vivendi pour sa production à Kinshasa lors de l’ouverture des IXès Jeux de la Francophonie tenus du 28 juillet au 6 août à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.

Dido Nsapu