De 9 heures à 15 heures, le Palais de marbre, lieu de l’assassinat du troisième président congolais ne tarit pas du monde. Parmi les visiteurs, une écrasante majorité de jeunes congolais. De l’entrée principale jusqu’au bureau où était abattu à bout portant Laurent-Désiré Kabila, une file d’attente serpente les passerelles. « Nous voulons visiter les vestiges de Mzee. Mais aussi écouter l’histoire de son assassinat », a déclaré Enock Kayembe, 13 ans. Ce jeune congolais comme des centaines d’autres consultent patiemment les photos portant des légendes qui relatent en majorité les péripéties des funérailles de Laurent Désiré Kabila assassiné le 16 janvier 2001.

De l’autre côté de la sortie du bureau, des jeunes qui ont visité l’office avec ce fauteuil criblé de balles et parsemé du sang de celui que des Congolais appelaient affectueusement « soldat du peuple », sortent avec un air un peu plus sage. « Nous avons été édifiés par les explications sur les circonstances de sa mort. Mais moi je pense que son combat doit se poursuivre. Il ne faut pas qu’on trahisse le Congo », a réagi Jephté Ileba, élève de deuxième année secondaire à l’école Sainte Marie de Matadi Kibala, un quartier de la commune de Mont Ngafula, à l’ouest de la capitale congolaise. Ce dernier, pour la circonstance, a tenu par la main son jeune frère quittant le quartier Sanga-Mamba pour rejoindre les hauteurs du Palais de marbre, à Binza Delvaux.

Aux côtés des jeunes, des adultes ont gardé de Mzee le souvenir d’un président qui s’est offert en holocauste en voulant barrer la route aux forces extérieures qui voulaient s’emparer du pays. « Après avoir compris que les Rwandais qui l’avaient accompagné dans l’AFDL enviaient notre pays, il s’est séparé d’eux. Et Kagame n’a pas supporté ça. Mzee avait pris connaissance que ces gens voulaient prendre la tête d’un pays qui n’est pas le leur. Voilà pourquoi il nous a laissé la phrase de « Ne jamais trahir le Congo ». Nous la disons à nos enfants pour que son sacrifice suprême ne soit pas vain », a déclaré Tresor Matondo, un parent présent à ce jour de commémoration.

A côté du bureau de Laurent-Désiré Kabila, d’autres jeunes immortalisent le moment avec des photographes. La veille de cette journée, les fondations Mzee Laurent-Désiré Kabila et Patrice Emery Lumumba ont convié des élèves à une leçon publique, le 15 janvier, au studio Maman Angebi de la RTNC où trois orateurs ont notamment planché sur la notion de l’hymne national, « Debout Congolais ».

Dido Nsapu