Le successeur de Chérubin Okende au sein d’Ensemble pour la République, Hervé Diakese, a dénoncé un déni de justice et une dissimulation délibérée de la vérité. « Nous sommes indignés par ce rapport totalement aberrant. La justice congolaise a manifesté un déni de justice. La manière dont les faits ont été portés à la connaissance du public ne cadre pas avec cette conclusion. Tout d'abord, ni le procureur général ni personne d'autre n'a assisté aux derniers instants de Cherubin Okende. De plus, pourquoi le rapport d'autopsie n'est-il pas rendu public ? Ce rapport nous permettrait de connaître les causes exactes de la mort et les circonstances précises. », a-t-il réagi chez nos confrères de 7sur7.
Pour le président de l’Association africaine des droits de l’homme (ASADHO), cette conclusion de la justice est « la plus ridicule » qui soit. « La conclusion rendue publique par les autorités judiciaires en charge du dossier Okende est la plus ridicule qui soit. Le fait qu'elles ont menacé d'arrêter toute personne qui critiquerait durement leur conclusion montre qu'elles ont compris que personne ne va y croire. », a écrit Jean-Claude Katende.
Ce dernier rappelle que la justice doit être rendue au nom du peuple. « Elles [autorités judiciaires] ont oublié que la justice est rendue au nom du peuple congolais. Le jour où le peuple comprendra que la justice est rendue en son nom, certaines autorités judiciaires se verraient interdites d'accéder à leurs bureaux, pas par la décision d'une autorité supérieure, mais par le peuple souverain. », a-t-il ajouté sur son compte X. Même certains sympathisants de la majorité au pouvoir ont émis de doute sur la conclusion de cette enquête, repoussant l’hypothèse de suicide de cet ancien porte-parole du parti Ensemble.
Retrouvé mort dans son véhicule, le 13 juillet 2023, et son corps ensanglanté, le député Chérubin Okende s’était suicidé, d’après la thèse fournie par le procureur général près la Cour de cassation. Un agenda avait été retrouvé lors de la perquisition exécutée en présence de la femme du défunt. Dans cet agenda, qui avait quelques pages arrachées, était écrit : « je suis au bout du rouleau ». Une phrase qui renforce, selon la justice, la thèse du suicide. Cette conclusion intervient dans le cadre d’une enquête entourant la mort de cet ancien ministre des Transports et Voies de communication du gouvernement du Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde.
La veille de sa mort, Chérubin Okende s’était rendu à la Cour constitutionnelle accompagné d’un de ses collaborateurs pour déposer un courrier. Il sera déclaré introuvable par ses proches dans la soirée du même jour. Et le lendemain, le 13 juillet, il a été retrouvé mort dans son véhicule retrouvé sur l'avenue Poids lourd, dans la commune de la Gombe, au nord de la ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo.
Dido Nsapu