La République du Burundi reproche au pays de Paul Kagame d’être « un mauvais voisin », hébergeant des rebelles responsables des plusieurs attaques sur le sol burundais, particulièrement la dernière perpétrée la veille de Noël, ayant causé 20 morts dans le rang des civils, d’après le Burundi.

"Le ministre de l’Intérieur annonce la fermeture des frontières entre le Burundi et le Rwanda depuis ce jeudi.", a relayé un média burundais. « On a constaté qu'on a un mauvais voisin, le Président Paul Kagame », a déclaré le ministre Martin Niteretse au cours d'une réunion avec les administratifs de Kayanza, une des 18 provinces que compte le Burundi.

Dans ce bras de fer avec son voisin, le Burundi ne se limite pas à fermer les frontières. Le pays d’Evariste Ndayishimiye a décidé de l’expulsion des citoyens rwandais non en règle avec l’immigration et vivant sur le sol burundais.

De son côté, le Rwanda estime que cette décision « unilatérale » du Burundi violera « les principes de coopération régionale et d’intégration de la Communauté d’Afrique de l’Est [EAC]». Kigali pense aussi qu’elle restreindra la libre circulation des personnes et des biens. « Le Gouvernement du Rwanda a appris par les médias la décision unilatérale du Gouvernement du Burundi de fermer à nouveau ses frontières avec le Rwanda. Cette malheureuse décision restreindra la libre circulation des personnes et des biens entre les deux pays et violera les principes de coopération régionale et d’intégration de la Communauté d’Afrique de l’Est”, a réagi Kigali.

Le président rwandais Paul Kagame est accusé par la République démocratique du Congo mais également les Nations Unies à travers le groupe d’expert de l’ONU sur la situation en RDC de soutenir les rébelles du M23 qui déstabilisent la partie Est de la RDC. Jusqu’en 2019, le même Paul Kagame était en conflit avec son allié traditionnel, l’Ouganda. Un conflit qui avait conduit à la fermeture des frontières entre les deux pays. La RDC, de son côté, s’est limitée à expulser l’ambassadeur rwandais accrédité à Kinshasa, Vincent Karega.           

Dido Nsapu