A moins d’une semaine de la tenue du vote en RDC, certains candidats aux différents niveaux du scrutin, de la députation nationale notamment, ont peur d’effectuer  des descentes  sur terrain, faute de moyens financiers.

«Ils sont exigeants. Après chaque meeting, iIs vous demandent de leur remettre de l’argent, des pagnes, des tee-shirts ou encore des képis. D’autres vont jusqu’à vous exiger un fonds de commerce ou des bassins pour la vente des pains. Notre candidat a expliqué qu’il est complétement vidé. Il n’a plus de l’argent à remettre aux électeurs, et/ ou pour acheter les pagnes ou imprimer les tee-shirts à mettre à leur disposition. D’où, a-t-il  décidé d’arrêter toute  descente sur terrain afin de ne pas se compromettre», a expliqué un membre de l’équipe de campagne d’un candidat député au quartier Cité Mama Mobutu dans la commune de Mont Ngafula.

Pourtant celui-ci était annoncé avec pompe dans ce quartier.

L’On se rappelle encore de cet autre candidat députation nationale à Kinshasa qui a été pris à partie, pour n’avoir pas remis de l’argent aux personnes venues assister à son meeting.

A la fin,  les participants à cette rencontre ont décidé de se faire payer en prenant toutes les chaises en plastique prises en location pour la circonstance, créant ainsi un antécédent avec le candidat honorable et les membres de son équipe de campagne qui ont été victimes des insultes de toutes sortes. Les électeurs en furie ont même tenté de saccager le site de l’organisation de ce meeting. On peut même se faire lyncher lorsque l’on ne sait pas satisfaire aux désidératas de ses interlocuteurs pendant la campagne. Comme on peut le constater, être candidat député à Kinshasa n’est pas facile. Beaucoup en ont fait une mauvaise expérience.

Précarité oblige, dans cette ville, beaucoup d’électeurs ont fait de cette campagne une occasion pour se faire une santé financière ou pour récolter des biens en se présentant aux meetings de tous les candidats pour espérer rassembler beaucoup d’argent ou d’autres cadeaux pour la survie.

Parfois la distribution de ces biens en nature ou espèce est à la base des échauffourées. Et dans l’esprit de la population,  la campagne électorale est synonyme de la distribution de l’argent ou autres biens  aux électeurs.

Certains d’entre ces derniers considèrent que, même si le candidat n’exerce aucune fonction publique, l’argent de la campagne, c’est l’argent de l’Etat. « C’est  notre argent volé et nous avons le droit de le récupérer  à l’occasion de la campagne», disent-ils.

Boni Tsala