Il a fallu plusieurs semaines, douze morts et plus de 4.500 malades dans le sud de la RDC avant que les responsables de la mine de diamants de Catoca en Angola reconnaissent leur responsabilité dans la pollution des rivières Tshikapa et Kasaï.

La question de la pollution des rivières Tshikapa et Kasaï défraie toujours la chronique. Députés et acteurs de la société civile congolaise cherchent à savoir ce qui s’est réellement passé dans la mine angolaise de Catoca. 

Quelle est l’ampleur des dégâts tant pour les populations que pour l’écosystème et quelle réparation envisagée ? De son côté, la société angolaise mise en cause a réagi officiellement dans communiqué ce samedi. Elle parle des failles techniques et minimise les conséquences.

La direction générale de la Sociedade Mineira de Catoca reconnait une défaillance de son système de canalisation d’eau. Le problème technique a été résolu depuis la fin du mois de juillet, rassure-t-elle.

Des travaux d'audits indépendants, ajoute-t-elle, sont en cours sur les systèmes hydrauliques et autres installations de production. Ce, avec la participation d'experts internationaux.

Selon elle, les matières à la base du changement de la couleur des eaux ne seraient pas dangereuses pour les populations riveraines.

Toujours selon la Sociedade Mineira de Catoca, ces fuites ne contiennent pas de composants chimiques externes. Elle parle des mélanges de roches naturelles, telles que du sable et de l’argile.

Elle se dit cependant prête à « minimiser l'impact de cet accident, en aidant les communautés locales et en travaillant en coopération avec des experts de différentes institutions publiques et privées pour prévenir de futurs accidents ».

À Kinshasa, les autorités parlent de leur côté d’une catastrophe. Selon la vice-Première ministre, chargée de l'Environnement, 4 502 cas de diarrhée ont été enregistrés dont douze cas de décès. Elle a également fait état des cas d’éruptions cutanées et des maladies génitales.

Ève Bazaiba a recommandé à l’État congolais d’engager des démarches diplomatiques avec l’Angola, préalables à l’obtention de la réparation des préjudices subis par les populations touchées.

Raymond Okeseleke


(ROL/Yes)