Devant la presse lundi 5 octobre à Kinshasa, l’évêque d’Uvira, Mgr Sébastien-Joseph Muyengo Mulombe est sorti de sa réserve au sujet de la polémique née depuis le 28 septembre 2020 avec l’installation officielle par les  hautes autorités nationales, provinciales et militaires du bourgmestre de Minembwe et sa suite.

Pour le prélat catholique, cet acte « loin d'être de nature à faciliter la véritable paix dans les Hauts plateaux, suscite, au contraire, beaucoup d'animosités dans l'étendue du Diocèse et de la région et même de la province et du pays, à cause notamment du traitement spécial réservé à ladite Commune par rapport aux autres disséminées dans la région ».

Ainsi, prévient-il le président de la République, Félix-Antoine Tshisekedi contre un processus qui pourrait amorcer la balkanisation de la RDC.

« Plus que le Programme de 100 jours, le problème de la commune de Minembwe constitue un test pour le Chef de l'Etat : Pour qui roule-t-il finalement ? Pour "le peuple d'abord", comme le jurait son père, ou pour ceux qui, comme on l'entend, l'ont placé au trône afin de se servir de lui pour en arriver là ? Nous craignons que s'il laisse faire le cas de Minembwe, le processus du démembrement du pays, ou de ce que l'on appelle "la balkanisation", soit amorcé avec sa complicité. Ce qui en Droit constitutionnel constitue une "haute trahison" », a déclaré Mgr  Muyengo. Ce dernier en appelle à la « responsabilité des uns et des autres quant à ce qui peut surgir comme troubles, violences, voire guerres dans la région ».

« Nous pouvons vivre dans la paix les uns aux côtés des autres dans ce grand et beau pays que Dieu nous a donné sans nécessairement marquer chacun son territoire », note-t-il soupçonnant un complot de la communauté internationale représentée par l’Ambassadeur des Etats-Unis et la Monusco.

Socrate Nsimba


(SN/PKF)