La société civile est sortie de sa torpeur en RD Congo. L’une de ses composantes, l’Eglise du Christ au Congo, qui réagit à travers sa commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création, a organisé une conférence-débat jeudi 1er octobre en partenariat avec les autres confessions religieuses, le BCNUDH et les ONGDH pour commémorer la 10e année du rapport du projet Mapping.

Il y a dix ans jour pour jour, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme publiait son rapport Mapping, un texte sur les crimes les plus graves commis en RDC, entre 1993 et 2003, et notamment pendant les deux guerres du Congo.

Le village de Tingi Tingi, dans la province de Maniema, est l’un des endroits où se sont produits certains de ces crimes : en mars 1997, des combattants de l’AFDL, -l'Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo- et de l’APR -l’Armée patriotique rwandaise- y ont tué des réfugiés hutus rwandais.

Ces réfugiés étaient réunis dans l’un des plus grands sites qui leur avait été réservé à l’époque. Des enfants, des vieillards, des malades étaient parmi les victimes.

Une conférence sur l’évaluation du rapport Mapping des enquêtes d’experts des Nations unies sur les crimes commis dans l’est de la RDC a convergé mercredi 30 septembre – soit dix ans après - vers un début d’un dialogue entre toutes les parties prenantes pour répondre aux attentes des victimes et mettre un terme au cycle de l’impunité en RDC.

La session par visioconférence a été organisée conjointement par la Fondation Panzi, Human Rights Watch et Amnesty International. Elle a eu pour objectif de faire le point des efforts fournis pour tenir comptables les auteurs de graves crimes commis en RDC et rendre vérité, justice et réparations aux victimes. Cette session a mis face à face des hauts responsables du gouvernement congolais, onusiens et de la société civile.

La conseillère principale du président Félix Tshisekedi, professeur Nicole Ntumba Bwatshia, a insisté sur le fait que le Chef de l’Etat manifeste la volonté politique qu’il marque jusqu’ici pour faire avancer la question de la justice et des réparations.

Les représentants de l’ONU et de la société civile ont pour leur part salué cette volonté, tout en l’invitant de la traduire en actions concrètes.

Le ministre des Droits humains, André Lite, a de son côté évoqué les décrets en cours de réparation sur, d’une part, un mécanisme de vérité et justice, et de l’autre un fonds d’indemnisation pour les victimes.

Raymond Okeseleke


(ROL/PKF)