Sans le citer, le président intérimaire de l’UDPS, Jean-Marc Kabund a accusé le collectif "Sauvons l’UDPS" de vouloir déstabiliser le président de la République, Félix Tshisekedi. Il promet de faire quelques révélations à ce sujet. Dans son message, Jean-Marc Kabund dont l’intérim est contesté par ce collectif, estime que ce n’est pas lui encore moins son secrétaire général, Augustin Kabuya qui est visé, mais plutôt Félix Tshisekedi. « Contrairement aux apparences, ce n’est pas tant ma personne qui est visée, ni celle de secrétaire général. Nos détracteurs ont reçu une mission de déstabiliser le président de la République en cherchant à fragiliser l’UDPS, son appareil politique d’appui. », a-t-il dénoncé.

Pour Kabund, ces détracteurs se cachent derrière ce débat de textes pour déstabiliser le parti. Et il dénonce une « main noire » derrière ce mouvement. « Alors que nous avons déjà commencé le vaste chantier de redynamisation du parti avec comme première étape Kananga et Tshikapa, voilà qu’une main noire agit dans l’ombre pour tenter de nous diviser et déstabiliser. », a-t-il déclaré. Avant d’ajouter que « nous sommes au courant du dessein diabolique en gestation. De l’argent circule et une guerre sans merci semble déjà être déclarée contre l’UDPS suite à nos déclarations de conserver le pouvoir le plus longtemps possible… »

Jean-Marc Kabund cite comme élément déclencheur de cette déstabilisation, son discours sur la conservation du pouvoir le plus longtemps possible mais aussi les récentes mobilisations des masses au stade des Martyrs dans le cadre des 38 ans de l’UDPS. Il promet de « livrer incessamment quelques révélations à ce sujet. »

Pour rappel, dans une conférence de presse donnée, vendredi 13 mars à Kinshasa, certains cadres, députés nationaux et provinciaux de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) réunis au sein du collectif «Sauvons l’UDPS», avaient exigé le retrait immédiat du président intérimaire, Jean Marc Kabund. Des vives tensions étaient observées au sein de l’UDPS, parti présidentiel. Certains cadres reprochent au tandem Kabund-Kabuya, respectivement président intérimaire de l’UDPS et Secrétaire général du parti, « la confiscation et le détournement des fonds » de cette formation politique.

Dans une déclaration lue par le député national, Paul Tshilumbu, en présence de tous les membres du collectif, notamment Peter Kazadi et Jacquemain Shabani, ils avaient chargé Jean-Marc Kabund de plusieurs griefs, notamment « le détournement des moyens tant matériels qu’humains de l’UDPS vers les structures non statutaires et les ambitions personnelles. Monsieur Jean-Marc s’est permis de dénaturer le logo sacré du Parti en faisant sa propre structure dénommée "Décision Finale" qu’il est en train d’implanter à travers tout le pays en lieu et place du Parti qu’il dirige », avaient-il dénoncé.

Pour le député Paul Tshilumbu, membre du collectif, c’est clair, le parti est en voie de liquidation. « Nous constatons une dérive dangereuse d’appropriation et de liquidation de cette œuvre nous léguée par notre héros national, Étienne Tshisekedi wa Mulumba », avait-il pesté. Avant de constater que Jean-Marc Kabund joue un rôle illisible. Il « joue un rôle ambigu », a-t-il dénoncé. Cela « ne permet pas au parti de bien fonctionner comme une structure organisée et civilisée avec des objectifs clairs », a-t-il ajouté.

Depuis plusieurs mois, Jacquemain Shabani – limogé de la Commission électorale permanente du parti (CEP) était en froid avec les nouvelles autorités de l’UDPS qui, selon lui, ont été placées à la tête du parti en « violation des textes ». Et pour lui, cette décision de le limoger de la tête de la CEP est une « énième violation des textes du parti, qui devra être, selon lui, sanctionnée par une décision judiciaire pour l’édification de tous. »

Dido Nsapu


(DN/Yes)