Les massacres entre les communautés Hema et Lendu au Nord Est de la RDC en décembre 2017 ont poussé les populations de cette contrée à abandonner leurs villages pour des camps des refugiés où les conditions de vie sont déplorables. C’est ce qui ressort du récent communiqué de Médecins Sans Frontières.

Des huttes de paille sensibles aux intempéries et ne disposant que quelques installations sanitaires ou de bâches pour isoler de la pluie constituent des abris de fortune pour plus d’un millier des déplacés.

Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le nombre de personnes ayant été déplacées par les violences depuis 2017 est estimé à plus d’un million, mais il est quasiment impossible de connaître leur nombre exact en raison des fréquents mouvements de populations.

Aujourd’hui environ 200 000 personnes se sont spontanément rassemblées et vivent dans des sites où aucun besoin essentiel tel que l’accès à l’eau, à la nourriture et aux structures sanitaires ne sont respectés. Des centaines de milliers vivent dans des familles d’accueil.

Par contre, les mieux lotis habitent des structures construites par des organisations humanitaires.

Le constat amer est qu’aucun de ce site n’offre aux déplacés des conditions de vie acceptables. Ils vivent tous dans la précarité alimentaire et l’insalubrité, qui développent des maladies évitables telles que les diarrhées et la malnutrition.

D’autres maladies découlent directement des conditions de vie dans les huttes comme les infections respiratoires et le paludisme.

Selon de récentes enquêtes menées par Médecin Sans Frontière, ces maladies affectent et tuent des milliers d’enfants. Chez les enfants de moins de cinq ans, les taux de mortalité sont trois fois supérieurs aux seuils d’urgence.

Cependant depuis décembre 2019, les activités de MSF ont été intensifiées pour répondre aux besoins des déplacés. Le MST fournit des soins médicaux aux personnes déplacées, mène des activités d’approvisionnement en eau et assainissement, distribue des moustiquaires et des biens de première nécessité dans 34 sites des zones de santé de Nizi, Drodro et Angumu.

Néanmoins, l’assistance déployée reste insuffisante, les personnes vivent toujours dans une précarité des plus alarmantes et ceci depuis plus de deux ans.

Au regard de l’ampleur et de l’urgence, le MSF invite l’ensemble de la communauté humanitaire présente en Ituri à s’engager afin d’aider ces populations en situation.

Cathy Ibandula


(CI/Yes)