Dans des documents de « réquisition à expert » envoyés, le 8 février 2020, par le Parquet général de la Cour d’appel de Kinshasa/Matete aux trois responsables du gouvernement congolais et au directeur général de la Banque centrale du Congo, la justice somme ces quatre personnalités de fournir des pièces liées aux dépenses des travaux dits de « 100 jours » initiés par le président de la République, Félix Tshisekedi.

A José Sele Yalaghuli, ministre des Finances, le parquet demande de lui transmettre « les copies des ordres de paiement informatisés (OPI) et/ou les lettres de paiement d’urgence établies en faveur de toutes les entreprises retenues dans le cadre de travaux de 100 jours ». La justice demande également à ce même responsable de fournir « l’exécution de plan de trésorerie et de décaissement de fonds en faveur des entreprises exécutant les travaux de 100 jours ».

Au gouverneur de la Banque centrale du Congo, Déo Gratias Mutombo Mwana Nyembo, de livrer à la justice « un relevé complet de paiements effectués en faveur des sociétés exécutant les travaux de 100 jours et les bordereaux de paiements ainsi que les avis des crédits y relatifs. »

Le Vice-premier ministre en charge du Budget, Jean-Baudouin Mayo Mambeke, quant à lui, doit apporter les copies de tous les bons d’engagement établis en faveur des sociétés exécutant les travaux de 100 jours ainsi que les numéros des dossiers y relatifs. Son collègue des infrastructures et travaux publics est prié de mettre à la disposition de la justice la liste des entreprises retenues dans le cadre de l’exécution du programme de 100 jours ; les documents de passation des marchés publics en rapport avec ces travaux ; les statuts des sociétés et/ou entreprises soumissionnaires et contractuelles ; les contrats et/ou protocoles d’accord d’exécution des travaux ainsi que l’avis du Bureau Technique du Contrôle (BTC).

Il sied de rappeler que les travaux de « 100 jours » initiés en mars 2019 par le président de la République, Félix Tshisekedi, piétinent toujours, particulièrement la construction des sauts-de-mouton dont les barricades des voies principales, à Kinshasa, empoisonnent la circulation des Congolais. Ce qui suscite des critiques et la colère de la population contrainte parfois à faire la marche. Au sein de l’opinion, beaucoup appelaient à une enquête indépendante sur la gestion des fonds de ces ouvrages dont les travaux ne devaient durer que 3 mois. Et le ministère de la justice a instruit le parquet général de la Cour d’appel de Kinshasa/Matete d’ouvrir un dossier judiciaire à ce sujet.

Dido Nsapu


(DN/PKF)