La procédure d’impeachment qui visait le président américain, aussi bien que son acquittement, creusent encore un peu plus le fossé entre deux Amériques.

Si Donald Trump sait désormais qu’il peut compter sur l’indéfectible soutien des Républicains (hormis le sénateur Mitt Rommey qui a voté pour sa destitution mercredi), le Président américain sait aussi qu’il ne pourra jamais rallier les Démocrates à sa cause.

Le refus de serrer la main de la chef démocrate de la Chambre Nancy Pelosi, juste avant de prononcer son discours de l’état de l’Union devant le Congrès, en dit long.

Les 49% d’opinions favorables relevés au dernier sondage également. Jamais Donald Trump, depuis qu’il a été élu en 2016, n’avait été gratifié d’une telle popularité.

Il faut également dire que, si les partisans du Président et Trump lui-même vantent son bilan économique, ses détracteurs ne cessent de rappeler son « incompétence » à gérer les relations internationales. Mike Pompei, secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères, est plus qu’à l’ordinaire obligé de résoudre les crises diplomatiques déclenchées par les tweets du président.

C’est encore dans un tweet que Donald Trump a ainsi annoncé faire une intervention sur son acquittement.  ‘je ferai une déclaration demain à 12 heures (17 heures GMT) depuis la Maison Blanche pour évoquer la victoire de notre pays face à cet impeachment en forme de mascarade’, a-t-il fait savoir.

C’est par 52 voix sur 100, que le Sénat a également estimé qu’il ne s’était pas rendu coupable d’entrave à la bonne marche du Congrès.

Le Sénat américain compte 53 sénateurs. C’est Mitt Romney, qui s’était présenté contre Trump en 2016, qui a voté contre lui, sur le premier des deux chefs d’inculpation, visant la destitution du Président.

A neuf mois des prochaines élections américaines, ce procès en destitution et cet acquittement promettent une campagne à couteux tirés.

Entre l’inattendu éventuel futur candidat démocrate Pete Buttigieg et le candidat naturel des Républicains, jamais l’écart n’aura été aussi grand, jamais il n’aura autant fracturé l’Amérique.

A gauche, Donald Trump est l’un de plus vieux présidents âgé de 73 ans, d’un autre côté, Pete Buttigieg, âgé de 38 ans, est un intellectuel, parlant plusieurs langues, vétéran de guerre et ouvertement gay. Et de l’autre, Donald Trump déteste tout ce qui n’est pas américain, a fait très peu d’études et reste connu pour ses propos sexistes.

Deux hommes que tout oppose et entre les deux : l’Amérique.

LE BIEN PUBLIC/Gisèle Mbuyi


(GM/Yes)