Le gouvernement du Congo démocratique a émis, samedi 25 janvier 2020, des directives contraignantes, quelque peu sévères, destinées à empêcher le mystérieux virus, le Corona, de se propager jusqu’à toucher l’intérieur du pays.

S’il n'y a encore aucun cas de propagation à déplorer, touchant directement la République démocratique du Congo, la mystérieuse pneumonie appelée, «2019-nCov», nouveau coronavirus, qui a d’abord frappé la ville chinoise de Wuhan, s’est largement propagée, faisant une cinquantaine de morts selon le dernier bilan, et touchant près de 2.000 personnes.

Depuis, des cas de ce virus, qui se transmet par les voies respiratoires, ont été décelés ailleurs, dans d’autres pays comme Etats-Unis, Corée du Sud, Thaïlande, Taïwan, Hong Kong, Japon et France. L'inquiétude a grandi dans le monde.

Même si la frontière est fermée, les gens franchissent facilement la forêt tropicale voire équatoriale et les rivières qui l'entourent. La frontière est poreuse, a réagi un analyste, se disant ne pas être convaincu par des mesures préventives du ministre Eteni Longondo.

De fait, les familles sont divisées par une frontière au tracé aléatoire. Le ministre de la Santé a en effet annoncé samedi à Kinshasa la mise en place des points de contrôle pour tout voyageur en provenance de la Chine.

Pour le ministre Eteni, les migrants vont se préparer devant les dispositifs mis en place par les services d’hygiène aux frontières situés dans tous les points d’entrée en RDC, notamment les aéroports de Kinshasa, Kisangani et Goma qui sont équipés pour procéder au diagnostic préliminaire.

"A niveau de chaque point d’entrée, nous avons déjà placé nos agents du service d’hygiène aux frontières. Ils vont procéder au diagnostic préliminaire de ce virus. Les personnes qui seront suspectées seront directement mises en quarantaine", ont indiqué des sources proches de son cabinet.

Une intervention en demi-teinte

L’analyste qui a requis l’anonymat a fait savoir qu’abandonnés à eux-mêmes, les voyageurs sont pour la plupart voués à la débrouillardise. Ils s'adonnent à toute sorte d'activités pour leur survie.

Pour le cas d’espèce, une telle situation, particulièrement défavorable ne pouvait qu'entraîner un impact négatif sur le plan sanitaire. A titre illustratif, plusieurs maladies jadis éradiquées (maladie du sommeil, fièvre typhoïde, tuberculose... ) ont refait surface en RDC. Il suffit de sillonner les hôpitaux et les centres de santé pour se rendre compte du nombre effrayant des cas très prononcés dans les lits d’hôpitaux, à Kinshasa notamment.

Les indicateurs de santé décrivent la situation d'un pays à la dérive. Le tableau affiche la recrudescence de certaines maladies comme la diarrhée, les maladies de l'appareil respiratoire, le paludisme, la rougeole, la tuberculose, le sida.

Les mauvaises conditions de vie de la population, en l’occurrence le manque des infrastructures sanitaires, la non-observance des règles d’hygiène, sont à la base de la présence des épidémies mortelles non déclarées en RDC. Il faut aller dans des centres de santé pour s’en convaincre, soutient la source.

Pour lutter contre cette épidémie, le ministère de la Santé devrait sérieusement procéder à mettre en place des mécanismes de sensibilisation des communautés à la stricte observance des règles d’hygiène et d’initier des activités de chloration de l’eau afin de limiter l’expansion des maladies provoquées par le contact avec des eaux insalubres.

Il a par ailleurs appelé le ministère à se concentrer sur les maladies respiratoires chroniques proche du Coronavirus chinois, si jamais qu’il s’agit déjà-là d’une variante de cette maladie tueuse qui s’ignore ou du moins qui se néglige en RDC.

A Kinshasa, des cas les plus courant des affections respiratoires chroniques font peser un poids énorme dans les familles dont les membres touchés présentent une bronchopneumonie chronique obstructive sévères, des rhinites allergiques, des allergies respiratoires et plusieurs d’autres cas d’affections respiratoires aiguës sont signalés dans les centres de santé de fortune à Kinshasa.

Plusieurs personnes succombent tous les jours de ces affections respiratoires et le nombre des cas ne cesse de croître par semaine. Si le gouvernement n’entreprend aucune action d’urgence, ces affections respiratoires seront prises pour le Coronavirus en propagation à Kinshasa, prévient la source.

Raymond Okeseleke


(ROL/PKF)