Les habitants des secteurs situés à cheval sur la route reliant Beni à Butembo ont noté lundi une situation d’horreur provoquée par des tirs des hommes armés. Ils ont dénoncé, une fois de plus, les attaques dirigées contre le convoi du personnel médical de lutte contre Ebola, en même temps que tout autre acte illicite qui entrave le travail du personnel médical. A Palatalisa, on note en plus que ces tirs constituent des attaques de sommation qui mettent en danger la vie et la santé des personnes affectées.

Les attaques dirigées contre les personnels et les structures de santé, au même titre que tout autre acte illicite qui entrave leur travail, mettent en danger la vie et la santé des malades. Ils ne comprennent pas, dans le cadre des opérations de lutte contre la maladie à virus Ebola, la raison pour laquelle la neutralité des personnels médicaux et des véhicules sanitaires, voire des équipes des humanitaires, est constamment bafouée par ceux qui les attaquent directement.

Visiblement, les deux véhicules transportant trois médecins du ministère de la Santé et un médecin de l'OMS, tous les quatre travaillant au Centre de traitement d'Ebola (CTE) de Butembo et tous des nationaux congolais, portaient des impacts de balles. Heureusement, il n’y a eu aucun blessé, en témoigne Richard Mbambi, chef de la police de Butembo.

La lutte contre l'épidémie d'Ebola est régulièrement perturbée par la présence dans cette zone de plusieurs groupes armés locaux et étrangers actifs et les résistances communautaires contre la prévention et la vaccination, l'hospitalisation, les enterrements dits "dignes et sécurisés" qui évitent les contacts avec les fluides contagieux du défunt.

Une épidémie qui a déjà fait 1823 morts. La RDC lutte contre Ebola depuis une année et l'épidémie a déjà fait 1823 morts, d'après les derniers chiffres publiés vendredi par le ministère de la santé. L'OMS l'a élevée au rang d'urgence sanitaire mondiale.

L'actuelle épidémie dans l'est de la RDC est la deuxième plus importante dans l'histoire de la maladie après celle qui a tué près de 11.000 personnes en Afrique de l'Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone) en 2013-2014.

L'épidémie, qui se transmet par contacts humains directs et étroits et dont le taux de létalité est très élevé, a longtemps été cantonnée aux régions rurales du Nord-Kivu (essentiellement Beni et Butembo) et en Ituri voisine.

ROL


(ROL/Yes)