C’est le consortium CIVIPOL – UNFPA – CARITAS Congo – DIGITECH – IDEMIA – TRANSTEC, qui a lancé cette campagne à travers les écoles de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo.

Olivier Barnouin, Chef de mission du consortium Civipol a indiqué que la méthodologie de la campagne de rattrapage des naissances a été validée par le Comité technique en décembre 2018. Les outils informatiques de collecte et numérisation des données ont été déployés et mis en service. Les Secrétaires Généraux et responsables des Ministères de la Justice, Intérieur et Education (EPSP) ont été sensibilisés pour soutenir ce projet.

En mars 2019, le Comité Technique a validé les procédures opérationnelles, les plans de formation, et les supports de communication de la campagne de rattrapage. Le plan d’action détaillé ainsi que les moyens matériels et humains ont été mis en place, ainsi que l’impression et la distribution de 6,500 registres d’état civil.

Et, les outils de gestion des griefs ainsi que le plan de suivi et évaluation ont été préparés pour assurer le suivi de la campagne dans les écoles maternelles et primaires de Kinshasa  dès la rentrée des vacances scolaires de Pâques.

A l’en croire, l’enjeu de cette première phase de la campagne de Kinshasa d’avril à juin est de tester la méthodologie de collecte, les modalités de la gestion des griefs, ainsi que les financements basés sur les performances, pour préparer l’extension à l’ensemble des provinces de la RDC pendant l’année scolaire 2019-2020.

Pour la capitale uniquement, le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) a recruté 81 staffs pour soutenir 700 staffs de l’Enseignement Primaire Secondaire et Professionnel (EPSP). 94 staffs de l’état civil (Intérieur) et 20 Présidents de Tribunaux pour Enfants, Magistrats et Greffiers des Parquets (Justice) sont formés par CIVIPOL.

A ce jour, l’avancement du projet est conforme au tableau de marche générale. Et les conditions sont réunies pour atteindre les objectifs quantitatifs qui consistent à enregistrer 400.000 enfants à l’Etat-Civil, dont 100.000 recevront un acte de naissance. Si ladite démonstration est convaincante, il ne doute pas que le Gouvernement décidera l’extension de ce projet, selon des modalités qui seront envisagées en temps utile.

Au cours de l’année scolaire 2019-2020, 2 millions d’enfants supplémentaires, identifiés dans les écoles maternelles et primaires de toutes les provinces seront inscrites à l’Etat civil, dont 500.000 au minimum recevront un acte de naissance.

Deux projets définis par le gouvernement

La RDC a opté pour la constitution et l’entretien d’un fichier général de la population solide en vue notamment de la délivrance des titres d’identité.

Olivier Barnouin qui l’a rappelé, l’atteinte de cet objectif passe par la mise en place d’un système d’état civil performant, adapté aux innovations contemporaines et la création d’un système fiable d’identification des populations, c’est-à-dire l’organisation des services. Pour cela, il faut également améliorer le pourcentage d’enregistrement des citoyens à l’Etat civil. En dépit d’une législation favorisant la déclaration des naissances, 25% seulement des enfants sont enregistrés. Heureusement, le taux de fréquentation de l’école primaire est élevé, soit 80%. Ce qui permet d’envisager une approche efficace de rattrapage des naissances en milieu scolaire.

Dans ce contexte, le Gouvernement a défini deux projets d’appui à la gestion de l’état civil. Ces projets sont financés par la Banque mondiale, leur mise en œuvre a été confiée au Consortium conduit par CIVIPOL, sous le contrôle de la Cellule d’Exécution des Financements en faveur des Etats fragiles (CFEF). La supervision de ces deux projets est assurée par un Comité de Pilotage et un Comité technique prévus par le Gouvernement sous la haute autorité du 1er Ministre.

Le premier projet prépare la Réforme du système et court jusqu’au 31 décembre 2020. Il consiste à appuyer le processus de réforme de l’état civil en RDC et le système de production des statistiques vitales.

L’autre projet consiste à organiser une campagne de rattrapage qui permettra d’enregistrer dans la base de données de l’état civil 2,4 millions d’enfants dont 600.000 seront dotés d’un acte de naissance et s’étend jusqu’au 31 décembre 2020.

Judith Asina/Matininfos


(ROL/PKF)