L’humanité a célébré hier mercredi 1er mai, la Journée internationale du Travail. En RD Congo, cette journée a été fêtée sous le thème : « Travailler pour un avenir meilleur ». A Kinshasa, un grand rassemblement des travailleurs des entreprises, institutions publiques et privées, a eu lieu à la Place du Cinquantenaire, située en face du Palais du peuple, sur le boulevard Triomphal. La cérémonie a été présidée par le ministre sortant du Travail et prévoyance sociale, Lambert Matuku Memas.

Dans son discours, M. Guy Kuku, coordonnateur de l’Intersyndicale national du Congo a appelé le Président Félix Tshisekedi, à s'impliquer personnellement dans la réduction de la tension salariale en RD Congo. A haute et intelligible voix, cette voix autorisée de la masse laborieuse en RD Congo, a stigmatisé les écarts entre les émoluments des parlementaires et les salaires jugés trop bas des agents de carrière. A savoir les fonctionnaires de l’Etat, les militaires, les policiers et les enseignants.

Selon Guy Kuku, ces écarts assez considérables, sont à l’origine des frustrations permanentes dans les milieux de l’emploi en RD Congo. Il s’agit là, selon lui, des injustices sociales que le nouveau pouvoir doit corriger. Ce, dans un meilleur délai. « Il est inadmissible qu’un député national, un sénateur qui travaille pendant six mois seulement l’an, reçoive des émoluments allant jusqu'à 13.000 dollars américains, alors qu’un enseignant qui passe toute sa vie à éduquer, instruire les enfants attend un salaire mensuel de misère de 89.000fc, soit quelque 55$USD qui l’expose à toutes les antivaleurs, gronde le numéro 1 de l’Intersyndicale nationale du Congo.

Pour cette structure, la paix sociale tant prônée par le nouveau Chef de l'Etat, doit partir d'une amélioration substantielle des conditions de travail. Autrement dit, le payement d'un salaire permettant à toutes les catégories socioprofessionnelles prises en charge par le trésor public, de nouer tant soi peu, les deux bouts du mois.

Par ailleurs, ce coccus de défenseurs des droits des travailleurs en RD Congo, a exigé le paiement du deuxième et du troisième palier du Salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG). « Le taux actuel du Smig fixé journellement à 75 francs pour les manœuvres ordinaires, est le plus bas et doit être réajusté », insiste le coordonnateur de l’Intersyndicale national du Congo qui porte en même temps, le brassard du Président de la Confédération démocratique du travail (CDT).

Sur un ton sévère, Guy Kuku a, en outre, fustigé avec véhémence, ce qu’il a lui-même qualifié de mauvais comportement de certains employeurs privés. Particulièrement des sujets expatriés indopakistanais qui, selon les investigations de l’Intersyndicale nationale du Congo, se seraient mis en marge du Smig.

« Nous remarquons que beaucoup de nos frères indo-pakistanais, en complicité avec certaines de nos autorités militaires et politico-administratives, ne veulent pas pratiquer le Smig. Pour sa part, Lambert Matuku Memas a fait savoir que le Président de la république a promis et entreprend déjà des réformes dans le monde de l’emploi. Le tout, dans le but d’améliorer les conditions socio-professionnelles de l’employé congolais.

Le contrat de travail exigé

Au combat contre la tension salariale, Guy Kuku ajoute l’inexistence du contrat de travail dans la plupart des organisations. A ce sujet, il cite expressément les entreprises congolaises de presse qui, selon les données à sa disposition, ne font pas signer de contrat de travail à leurs journalistes.

Tout en reconnaissant cette réalité, plus d’un analyste pense que la situation évoquée dans les organes de presse en RD Congo vaut jurisprudence. Car, ici comme ailleurs, les entreprises de presse vivent de la manne publicitaire et des subventions de l’Etat. Dans un pays comme la RD Congo où l’Etat ne donne rien aux entreprises de presse, dans un environnement économique précaire où les annonceurs ne vont que très rarement vers les journaux, il se pose alors un vrai problème de fonctionnement même des entreprises de presse qui survivent avec des moyens de bord très aléatoires.

« Dans la situation socioéconomique actuelle de la RD Congo, tenir aux organes de presse l'exigence de faire signer des contrats de travail en bonne et due forme à leurs employés, suppose qu'en amont, « l’Etat doit pleinement assumer ses obligations vis-à-vis du quatrième pouvoir. Sinon une telle obligation procède d’un simple procès déconnecté de la dure réalité qu’affronte une presse agonisante et sans subsides fait savoir un chevalier de la plume, du haut de son expérience de quinze ans de main tendue.

Jétro Bamenga/Médine Pululu/Forum des As


(TN/TH/GW/Yes)