La dépouille mortelle de Tsaka Kongo sera inhumée le samedi 16 mars à la Nécropole entre Terre et Ciel (NTEC).

Ces précisions sont fournies par les membres de sa famille biologique. Dans un communiqué, ils expliquent que la veillée mortuaire aura lieu le vendredi 15 mars à la Place des artistes, suivie de l’exposition du corps le lendemain matin, avant l’enterrement à la Nécropole entre Terre et Ciel (NTEC). C’est suite  à une certaine lenteur observée dans l’organisation des obsèques, que la famille du défunt a dû fixer ces dates près de deux mois après le décès de l’illustre disparu.

Par ailleurs, déplorent-ils, « nous vous informons que la famille a été obligée de s’assumer au vu de la longue attente qu’a occasionnée les différentes demandes d’accompagnement que nous avons formulées auprès de certaines institutions, particulièrement au ministère de la Culture qui, fort malheureusement, n’ont donné aucune suite favorable.

Ce, nonobstant le fait que Notre cher Père, lui-même artiste musicien, s’est donné corps et âme, pendant plus de 15 ans avec son ASBL, pour apporter du soutien aux artistes et aux familles des artistes en difficulté, mais aussi et surtout pour la promotion de la culture de notre pays».

Les membres de la famille Tsaka Kongo expliquent : «Nous soulignons que les obsèques ont été retardées, non pas parce que nous cherchons de l’argent comme certains le disent, mais parce que nous étions en attente d’un programme officiel du ministère».

De son vrai nom Langu Masiama «Tsaka Kongo » est décédé le 26 janvier dernier, à l’âge de 67 ans.

Self made man

Musicien amateur, il était passionné de Lita Bembo, le patron de l’orchestre Stukas. A la disparition de ce groupe de l’espace musical kinois(le groupe est allé dans une longue et interminable tournée européenne où il est allé se mourir), Tsaka Kongo s’est lancé dans la réalisation des plays- back sur Télé Zaïre, la seule chaine de télévision de l’époque, avec le répertoire de cet orchestre en imitant Lita Bembo présentant avec lui la même corpulence. Et cela a accroché les téléspectateurs. L’appétit venant en mangeant, et pour ne pas continuer à faire la promotion d’un groupe et d’un individu  qui entrait dans les oubliettes et sans le retour de la manivelle, il  va créer son propre orchestre, Stunning Mangenda. L’on se rappellera encore de sa chanson «Démocratie» qui passait en boucle sur Télé- Zaïre.

 Mais il n’a pas assez de talent, ni dans l’art de chanter, ni dans l’art de composer. Il n’a pas non plus des équipements (instruments) personnels et non pas des moyens pour financer ce groupe et encore pour prendre en charge les journalistes qui commencent à le côtoyer. Ainsi se lancera-t-il dans l’humanitaire en menant, notamment un combat pour la défense et la prise en charge des artistes, non seulement les musiciens mais aussi du théâtre, en cas de détresse comme la maladie ou de leurs funérailles en cas de leur décès. D’où la création de son ONG « Artiste en danger ». Cette dernière n’a pas fait l’unanimité.

Mais très entreprenant, on l’a vu à la manœuvre dans plusieurs cas : Pépé Kalle, Madilu, King Kester, Kiamwangana … A cause de son engagement, il était même pris à partie par certains qui l’accusaient d’être l’auteur des images sur la dépouille du « Grand Ninja » qui ont circulé quelques temps après sa mort. Alors qu’il n’y était pour rien. Très ambitieux et courageux, il a même réussi à trouver de l’espace sur une chaine de télévision de la place où il animait une émission. Mais en self made man, cet homme savait frapper à toutes les portes, surtout des télévisions où il était reçu comme invité. .. pour parler de son orchestre, Stukas, de son Ong. Tsaka aura était « papa tout » sauf rien. Quoi que l’on dise, il a réussi à inscrire son nom dans des annales. Adieu l’«artiste », adieu l’ «humanitaire », adieu cher « confrère »…qui dira mieux ou plus ?

Boni Tsala