Ces trois personnalités sont soupçonnées d'avoir surfacturé un projet de forages d'eau potable qui devaient être construits dans plusieurs localités de la République démocratique du Congo. Ils sont donc soupçonnés de détournement de fonds publics et la corruption dans la passation et l’exécution de ce marché.

Nicolas Kazadi a même été débarqué d’un vol samedi soir alors qu’il était attendu par la délégation du président Félix Tshisekedi à Berlin, et à Paris, d'après des sources aéroportuaires. Son passeport diplomatique lui aurait même été confisqué.

Le juteux contrat date de 2021, quand Guy Mikulu était ministre du Développement rural. Mais le début du paiement en procédure d'urgence a été effectué deux ans plus tard, quand Nicolas Kazadi et François Rubota occupent respectivement le poste de ministres des Finances et du Développement rural.

Ce contrat prévoit que l'État devrait bénéficier de plus de 1 300 stations de forages d’eau à près de 300 000 dollars la pièce. C’est bien plus cher que les 20 à 30 000 dollars évoqués par les organisations de la société civile qui crient à une surfacturation.

De son côté, Nicolas Kazadi ne voit toujours pas ce qu'il a fait de "mal" dans ce paiement de fonds exécuté en mode d'urgence dans un projet qui datait pourtant de 2021.

"Il y a quelques semaines, le ministre du Développement rural (NDLR : François Rubota) a présenté en conseil des ministres le projet, en disant que tout se passait bien, notamment avec les stations à Kisangani. Il a demandé que nous poursuivions le projet. J'ai accepté, mais je ne paierai pas tant que les 71 millions de dollars américains ne seront pas entièrement utilisés. C'est ce que je demandais et je ne dévierais pas de cette position. Cela a été acté en conseil des ministres. Maintenant, je vois surgir toute une polémique et je me demande ce que j'ai fait de mal ?", s'est-il interrogé devant la presse, mercredi 24 avril 2024.

Dido Nsapu