A travers une déclaration conjointe faite par les participant(e)s à la Journée de réflexion sur les mécanismes de prévention des violences numériques à l'égard des femmes et des jeunes filles, le ministère du numérique est appelé à vulgariser le code numérique déjà promulgué par le chef de l’État Félix Antoine Tshisekedi.

Au cours d'un atelier de réflexion organisé dans le cadre du projet Voix et Leadership des Femmes par JEMAH Association et Association des Femmes Congolaises (ACOFEPE),  financé par les Affaires Mondiales Canada et mis en œuvre par le Centre Carter, les participants dont les professionnelles de medias et les étudiantes se sont préoccupées par l'insécurité que subissent les femmes sur le plan numérique plus précisément à travers les réseaux sociaux.

Ils ont mis en exergue les violences numériques comme une menace croissante pour les femmes et les jeunes filles à l’ère où les nouvelles technologies de l’information sont devenues une menace incontournables et les réseaux sociaux.

Parmi ces violences faites en ligne, il s'agit de harcèlement, cyberintimidation,  chantage,  piratage, vol d'identité et d'autres et ce, en raison de leur identité de genre ou de leur statut socioéconomique.

Des conséquences graves sur la santé mentale, la sécurité et la dignité des femmes et des jeunes filles, ainsi que sur leur participation à la vie publique et politique ont aussi été évoqués.

Alors que la loi numéro 23-010 du 13 mars portant Code Numérique a déjà été promulguée par le Président de la République, Felix Tshisekedi Tshilombo, Champion de la masculinité positive, cet instrument juridique entend prévenir et poursuivre les délits numériques tout en protégeant les données personnelles. A son article 360, la loi dispose que : « Quiconque initie ou relaie une fausse information contre une personne par les biais des réseaux sociaux, des systèmes informatiques, des réseaux de communication électronique de ou de toute forme de support électronique, est puni d’une servitude pénale de un à six mois et d’une amende de cinq cent mille à un million de francs congolais ou de l’une de ses peines seulement.

Face à ces résolutions,  les participants ont formulé quelques recommandations qui suivent :

- Au Ministère du Numérique : d’amplifier les campagnes de sensibilisation nationale visant à informer le public sur les violences numériques, leurs conséquences et les mesures de prévention.

Ce ministère est aussi appelé à mettre en place des mesures d’applications de la loi portant code numérique garantissant une meilleure protection, entre autres, des femmes et des filles.

Il doit aussi organiser une campagne de vulgarisation de la loi portant code numérique à travers toute la République et encourager les victimes à dénoncer les abus subis et mettre en place des points focaux protection contre les violences numériques au niveau de la base, maison communale par exemple, favorisant la dénonciation ;

Enfin, le ministre du numérique doit mettre en place un programme d’éducation numérique.

Aux Conseil supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC) ainsi   qu' à l'association des médias en ligne (MIL RDC ), il est recommandé d'amplifier le contrôle des différents médias en ligne afin de prévenir et protéger contre les violences numériques.

Aux professionnels des médias de promouvoir l’éducation numérique à travers des animations des émissions pour sensibiliser la population à l’utilisation responsable du numérique. Aussi, d'organiser des campagnes de vulgarisation de la loi portant code numérique à travers les médias. Enfin les medias doivent mettre en place des mécanismes internes de protection et favorisant la dénonciation de toutes formes de répression des violences numériques à l'égard des femmes journalistes de leur organe de presse.

Aux partenaires techniques et financiers, un appui sur la vulgarisation de la loi portant code numérique serait utile mais aussi sur les mécanismes de soutien et d'assistance des femmes et jeunes filles victimes de violences numériques.

Cathy Ibandula