L’ambassadeur de la RDC au Benelux, Christian Ndongala Nkuku a échangé mercredi 21 février avec les membres de la sous-commission Affaires étrangères du Parlement européen, puis de l’European external action service (EEAS) sur les récentes manifestations à Kinshasa, en République démocratique du Congo, contre les chancelleries occidentales et la Monusco.

Christian Ndongala s’est expliqué à ces partenaires européens de la RDC par rapport à ces événements qui avaient un caractère spontané mais que pour l’heure.

La situation, a-t-il rassuré, était sous contrôle des forces de sécurité congolaises, tant pour l’ensemble du personnel diplomatique accrédité en RDC, qu’en ce qui concerne leurs biens en vertu des dispositions de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques.Au cours de ces manifestations, les Congolais ont exprimé leur ras-le-bol  devant « la passivité de la communauté internationale », face à l’agression dont la RDC est victime de la part du Rwanda et aux souffrances injustes des populations congolaises dans l’Est du pays, a-t-il relevé, avant d’affirmer  que sur le terrain militaire, la situation reste tendue notamment dans le Nord-Kivu, où l’on signale de violents combats aux alentours de la ville de Goma, entre l’armée congolaise et le mouvement terroriste M23 appuyé par l’armée rwandaise.

Pour le diplomate congolais, le Président Félix Tshisekedi n’a pas fermé toutes les portes au dialogue, « mais pas à n’importe quel prix et non sans conditions ». Il a en déclaré que cette question est encadrée par les processus de Luanda et de Nairobi dont les termes de référence sont connus de tous et n’ont jamais eu un début d’application par le Rwanda, un protagoniste majeur de la crise sécuritaire dans l’Est du pays, qui les a pourtant ratifiés solennellement.

Il a rappelé que le règlement de ce conflit par la voie diplomatique avec le Rwanda reste valable, mais tant que les troupes rwandaises se trouveront sur le sol de la RDC, aucune négociation ne sera possible, en invitant ses interlocuteurs à clarifier la position politique rwandaise de l’Union européenne qui, a-t-il soutenu, est devenue « illisible » par un double langage, précisant que son pays attend de la communauté internationale  plus que les condamnations sans lendemain », mais plutôt des sanctions fermes comme on en voit ailleurs, pour faire plier l’agresseur formellement identifié, en l’occurrence le Rwanda.

L’ambassadeur Christian Ndongala a également dénoncé le protocole d’accord signé entre l’Union européenne et le Rwanda sur les chaines de valeur durables pour les matières premières, indiquant que différents rapports des experts des Nations unies reconnaissent que ces minerais de sang sont pour la plupart, sinon tous, extraits des carrières d’exploitation se trouvant en RDC et acheminés en contrebande au Rwanda.

D’où s’est-il interrogé sur la pertinence du message que voudrait transmettre l’Union européenne aux différents protagonistes sur ces faits.

Boni Tsala